Ils sont l’un des symboles de Paris dans le monde. Les toits de la capitale espèrent même devenir Patrimoine mondial de l’Unesco. Cependant, sans le zinc qui vient coiffer les immeubles, Paris ne serait plus vraiment la Ville Lumière avec ses reflets moirés. Mais, s’il est affaire d’esthétisme, le zinc est aussi une histoire de gros sous.

Jeudi 23 juin, l’Autorité de la concurrence française a décidé de sanctionner Umicore, l’un des premiers fournisseurs mondiaux du zinc laminé, d’une amende de 69,2 millions d’euros. Le conglomérat belge, fondé dès 1837 et qui a réalisé près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015, a abusé pendant neuf ans de sa position dominante sur le marché français de ce métal gris-bleu.

Enquête hors norme

Le groupe récolte la quatrième amende la plus importante de l’histoire, infligée pour ce type d’infraction par le gardien de la concurrence. C’est bien loin de l’amende record de 350 millions d’euros infligée à Orange en 2015, mais cette sanction reste plus sévère, par exemple, que celle infligée en 2012 à Fret SNCF (60,9 millions d’euros).

Il aura fallu pas moins de cinq ans à l’Autorité de la concurrence, saisie fin 2010 par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour arriver au bout de cette enquête hors norme sur les pratiques commerciales d’Umicore. Entre 1999 et 2007, la société a forcé ses revendeurs à ne travailler en France qu’avec elle.