Face aux répercussions mondiales du séisme « Brexit », le premier ministre australien Malcolm Turnbull s’est engagé dimanche 26 juin à assurer la stabilité de l’économie de l’île, en lançant officiellement sa campagne pour les législatives du 2 juillet.

La décision britannique de sortir de l’Union européenne (UE) a provoqué une onde de choc mondiale sur les places boursières, la Bourse de Sydney abandonnant vendredi plus de 3% en séance au lendemain du référendum.

M. Turnbull a exhorté dimanche les électeurs à soutenir sa coalition lors de scrutin de dimanche prochain, qui promet un duel serré avec l’opposition travailliste. Le chef de la coalition au pouvoir a déclaré à Sydney :

« Notre programme économique clair est plus que jamais essentiel, au moment où nous entrons dans cette phase d’incertitude sur les marchés financiers après la décision britannique de sortir de l’Union européenne »

« Le sang-froid, la fermeté et un programme économique fort sont capitaux pour permettre à l’Australie de passer outre ces répercussions négatives », a-t-il poursuivi. « Dans une phase d’incertitude, le chaos parlementaire est la dernière chose dont nous avons besoin. »

Cinq premiers ministre en cinq ans

La vie politique australienne a été particulièrement mouvementée ces dernières années puisque l’île a changé cinq fois de premier ministre en cinq ans. Les précédentes élections avaient eu lieu en septembre 2013.

Malcolm Turnbull lui-même est arrivé au pouvoir en septembre à la faveur d’un « putsch » légal au sein du parti libéral, qui lui a permis d’évincer son prédecesseur Tony Abbott, dont il était le ministre des communications.

M. Abbott était présent dimanche au lancement de la campagne de M. Turnbull. Les deux hommes se sont même serré la main. Redoutant l’éparpillement des suffrages, le chef du gouvernement a exhorté ses compatriotes à ne pas « jouer » en votant pour des partis minoritaires.

L’ancien journaliste, avocat et banquier d’affaires a vu sa popularité s’éroder dans les sondages en raison de divisions au sein de son parti et d’une mauvaise explication de ses projets de réformes.

Son principal adversaire, le travailliste Bill Shorten, a affirmé la semaine dernière qu’une victoire de sa formation ne pouvait être exclue.

Un sondage publié dimanche par le Sunday Telegraph de Sydney donne les Libéraux en tête avec 42%, devant les travaillistes (35%) et les Verts (11%). Les 12% restants se répartissent entre de plus petites formations.