Un policier surveille la raffinerie pétrolière de Dangote, à Lagos, le 25 juin 2016. | AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS

Sept employés d’une société australienne, dont cinq expatriés, enlevés mercredi dans le sud-est du Nigeria, ont été libérés, a annoncé, dimanche 26 juin au soir, la police locale. Des hommes armés les avaient kidnappés dans la vaste région pétrolière, après avoir attaqué leur véhicule. Le chauffeur des otages avait été tué dans l’embuscade.

Les sept hommes – trois Australiens, un Néo-Zélandais et un Sud-Africain et deux Nigérians – travaillaient pour la firme minière et d’ingénierie australienne MacMahon dans le district d’Akpabuyo, près de la capitale de l’Etat de Cross River. La société est sous contrat avec le cimentier franco-suisse Lafarge Holcim pour des opérations dans une cimenterie près de Calabar.

« J’étais avec eux un peu plus tôt. Il n’y a que les deux Nigérians qui sont blessés, sinon un ou deux [expatriés] ont des cicatrices », a affirmé un responsable de la sécurité locale. Les rescapés ont reçu des soins médicaux et ont déjà pu contacter leur famille. On ignore toujours l’identité des ravisseurs.

Le premier ministre néo-zélandais John Key avait affirmé la semaine dernière que son gouvernement restait fidèle à sa politique de ne pas verser d’argent aux preneurs d’otages. Les enlèvements pour rançon sont courants dans le sud-est du Nigeria, mais il est plus rare que des expatriés soient visés.

Recrudescence des attaques

D’après le Bureau maritime international, au moins 10 attaques et 44 prises d’otages ont eu lieu de janvier à mars au large des régions pétrolifères du Nigeria. Fin 2015, des pirates avaient enlevé des marins lituaniens, ukrainiens et polonais dans le même secteur, théâtre d’attaques de plus en plus fréquentes. Six membres d’équipage d’un navire cargo turc avaient également été kidnappés en avril au large des côtes.

Six personnes ont été tuées lors d’attaques vendredi à Ikorodu, dans l’Etat de Lagos, ont annoncé dimanche soir la police et le gouvernement local, accusant des rebelles du delta du Niger, cœur de la production pétrolière du pays, d’être à l’origine de ces violences.

La recrudescence, ces derniers mois, d’attaques contre les installations pétrolières dans cette région a fait chuter la production de brut à 1,6 million de barils par jour, bien en deçà des 2,2 millions prévus dans le budget 2016, déjà amputé par la chute des cours du brut.

Plusieurs de ces attaques contre des installations stratégiques ont été revendiquées par les Vengeurs du delta du Niger (Delta Niger Avengers, NDA).