Des caméras thermiques seront utilisées lors du prochain Tour de France pour lutter contre la triche technologique, a annoncé lundi 27 juin le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard.
Ces caméras thermiques, qui permettent de détecter un moteur placé dans un vélo, ont été mises au point par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à la demande du gouvernement français.

« Il est très important qu’on puisse détecter une tricherie », a estimé le président de l’Union cycliste internationale (UCI), Brian Cookson, présent à Paris aux côtés des deux secrétaires d’Etat français Thierry Mandon (recherche) et Thierry Braillard (sports), ainsi que de l’organisateur du Tour, Christian Prudhomme, et du président de la Fédération française (FFC), David Lappartient.

La caméra thermique high-tech du CEA a été utilisée à titre expérimental pendant le week-end lors de trois courses des Championnats de France à Vesoul, a révélé David Lappartient.
« Ces tests ont été concluants. Même un moteur à l’arrêt aurait pu être détecté », a déclaré le président de la FFC, qui a aussi fait procéder à un démontage physique des vélos.

Un premier cas détecté en janvier

Le directeur de la recherche fondamentale au CEA, Vincent Berger, a expliqué le principe de fonctionnement de cette caméra, qui détecte les différences de densité des matériaux en fonction de leurs propriétés thermiques. « La caméra choisie est portable, son opérateur peut être sur une moto ou au bord de la route », a-t-il précisé en ajoutant qu’on pouvait même imaginer à l’avenir une caméra à bord d’un hélicoptère.

Ni le coût ni le financement de ce dispositif n’ont été détaillés par Thierry Braillard. « Ce n’est pas le gouvernement qui paie, mais le gouvernement a été aux côtés des organisateurs du Tour et de la Fédération française », a-t-il simplement précisé. Le secrétaire d’Etat aux sports a, par ailleurs, évoqué un prochain texte de loi qui sera déposé à l’automne et devrait créer un délit pénal pour la fraude technologique. Un premier cas de ce type a été détecté en janvier dernier sur le vélo d’une jeune concurrente belge lors des Mondiaux de cyclo-cross.

Le président de l’UCI a confirmé la multiplication, pour le Tour de France, de contrôles au moyen de systèmes différents, avec des caméras thermiques ainsi qu’avec les tablettes à résonance magnétique utilisées tout au long de la saison par l’UCI au départ et à l’arrivée des étapes.