Une patrouille de casques bleus de la Minusma à Bangui, en janvier 2016. | ISSOUF SANOGO/AFP

Le Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui fait face à un regain de violence à Bangui, a annoncé qu’un casque bleu sénégalais avait été « abattu », vendredi 24 juin, dans la capitale centrafricaine par « des individus armés non identifiés ».

« Alertés, les casques bleus, de concert avec les forces de sécurité intérieure, ont aussitôt organisé des recherches pour retrouver le corps de la victime à l’endroit présumé de l’incident. (…) La dépouille a été retrouvée à l’hôpital général de Bangui dans des circonstances non encore élucidées. Une enquête a été immédiatement ouverte. »

« Porter atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considéré comme un crime de guerre », a indiqué dans le communiqué le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, promettant que « tout sera mis en place » pour traduire les auteurs de ce meurtre en justice.

Un casque bleu marocain de la Minusca avait déjà été tué en avril dans le sud-est de la Centrafrique, près de la République démocratique Congo, dans une attaque attribuée à l’Armée de résistance du seigneur (LRA), une guérilla ougandaise.

Opération dans l’enclave du PK5

La semaine dernière, les casques bleus (quelque 12 000 au total en Centrafrique) ont mené « une opération militaire » dans l’enclave musulmane du PK5 (poste kilométrique 5). Des policiers centrafricains ont été retenus en otages pendant plusieurs jours par des groupes d’autodéfense. « Durant l’opération, les casques bleus ont essuyé des coups de feu et ont riposté à l’attaque. Au moins trois assaillants ont été tués et trois autres arrêtés. Un soldat de la paix a aussi été blessé par une grenade », avait indiqué la Minusca.

La Centrafrique a sombré dans le chaos après le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la Séléka, coalition hétéroclite de plusieurs groupes armés alliés de circonstance.

Pour mettre un terme aux tueries intercommunautaires entre ex-rebelles Séléka, essentiellement musulmans, et milices majoritairement chrétiennes anti-balaka, la France était intervenue militairement sous mandat de l’ONU à partir de la fin 2013 dans son ancienne colonie avec l’opération « Sangaris », aujourd’hui relayée par la Minusca.