Paris, Londres, Madrid, Berlin, Turin et maintenant Varsovie : avec un campus dans chacun des six principaux pays de l’Union, l’ESCP Europe offre à ses élèves un cursus intégré à cheval sur trois destinations. A la clé, la maîtrise de trois langues, mais surtout un parcours totalement multiculturel. Chacun des sites de l’école constitue en effet un vrai melting-pot, où des profils de toutes origines travaillent ensemble, échangent et montent des projets. Un dispositif qui fait la fierté de l’ESCP Europe.

Une école pour le monde

Grâce à l’année de césure ou aux stages en entreprise, les élèves peuvent de ­surcroît ajouter une quatrième étape à leur parcours, voire s’offrir une expérience outre-Atlantique ou en Asie. Ils peuvent même obtenir, sous certaines conditions, un autre diplôme national que celui de l’ESCP Europe – Laurea en Italie, ­Diplom Kaufmann/-frau en Allemagne, par exemple. « En dépit des aléas de sa construction, le poids économique de l’Europe et son attractivité restent très importants, souligne Frank Bournois, le directeur général. Au reste, nous ne sommes pas une école repliée sur le Vieux ­Continent, mais une école européenne pour le monde. » Si les Français en forment le plus gros contingent (45 % de l’effectif total), elle accueille de plus en plus d’élèves venus des quatre coins de la planète – et notamment d’Asie.

Chacun des sites de l’école constitue un vrai melting-pot, avec des profils de toutes origines

« On s’immerge pleinement dans la vie et la culture des autres pays », s’enthousiasme Vincent Lescure, diplômé en 2008 après un parcours mené entre Paris, Londres et Berlin. Il poursuit une carrière internationale – en Allemagne, aux Etats-Unis et actuellement en Corée du Sud, où il occupe les fonctions de « manageur stratégie globale » chez Samsung. « A 19 ou 20 ans, le choc est parfois rude, mais j’ai autant appris à travers la vie quotidienne que dans les cours », dit-il.

Une large gamme de mastères

Ce qui est vrai pour le cycle « grande école » l’est aussi, avec des modalités différentes, pour les autres programmes de l’établissement. Le Master in European Business (MEB) propose ainsi deux semestres dans deux pays au choix, pour des jeunes professionnels désireux d’acquérir une seconde compétence en management. L’Executive MBA, classé 13e mondial par le Financial Times, prévoit lui aussi un cursus itinérant, avec de multiples choix de destinations. Quant à la large gamme de mastères spécialisés (MS) et de mastères en science (MSc), la plupart sont enseignés en anglais – avec, le plus souvent, une partie dans la langue locale.

Même logique pour le dernier-né des programmes de l’école, le bachelor. Lancé à Londres à la rentrée dernière, avec un cursus en trois ans (« le format le plus répandu à l’international », rappelle Frank Bournois), il s’organise lui aussi sur trois sites différents (Londres, Madrid ou Turin, Berlin) et en trois langues. Il s’adresse à des profils dotés d’un ­solide bagage multiculturel, pour lesquels l’école vise un recrutement de haut niveau. Ce bachelor sera étendu à Paris à la rentrée 2017. Les promotions, de 120 élèves aujourd’hui, pourraient alors grimper à 250, pour atteindre 500 à l’horizon 2020. De quoi permettre à l’école d’augmenter sensiblement ses effectifs, pour arriver au seuil de 5 000 inscrits, tous programmes confondus. De quoi, aussi, avec des frais de scolarité de 12 700 euros par an, lui procurer de nouvelles ressources, à l’heure où la plupart des écoles de management peinent à boucler leur budget.

De son côté, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris-Ile-de-France, dont dépend l’ESCP Europe, a évoqué récemment la piste de synergies à trouver avec Novancia, une autre de ses écoles – en particulier pour le programme bachelor. L’ESCP-Europe pourrait dans ce cas bénéficier des locaux de Novancia, au cœur de Paris, dans le quartier de Montparnasse. Pour l’heure, rien n’est fait, et les modalités de rapprochement son encore à l’étude. Frank Bournois exclut cependant l’hypothèse d’une « fusion au sens strict ».

Reste que ce dispositif multicampus impose de lourdes contraintes. Il faut en effet multiplier les fonctions d’accueil et d’administration, faire face aux inévitables dépenses de voyages, composer avec les différentes réglementations locales… C’est le prix à payer, sans doute, pour rester « la plus européenne des écoles de management ». « Tout cela nécessite une organisation complexe. C’est de l’horlogerie de précision, admet Frank Bournois. Mais nos étudiants peuvent bénéficier de bourses et d’aides. Sans compter qu’ils apprennent à se débrouiller partout, y compris en cherchant sur Internet à se loger ou à se déplacer. » Européenne ou mondiale, la mobilité n’a plus de ­secrets pour eux.