Nicola Pisapia, durant son procès en appel, à Saint-Domingue, le 28 juin. | ERIKA SANTELICES / AFP

Le Français Nicolas Pisapia, condamné à vingt ans de prison en République dominicaine pour trafic de drogue dans l’affaire « Air Cocaïne », a vu sa peine confirmée en appel mardi 28 juin, a annoncé à l’AFP son avocat, Me Julien Pinelli. Ce dernier va saisir la Cour suprême du pays ; ce recours devrait être déposé dès mercredi.

« La cour d’appel de Saint-Domingue a confirmé la condamnation prononcée en première instance contre Nicolas Pisapia. Mais il demeure libre et pour l’heure, c’est l’essentiel », a affirmé l’avocat. « Tant qu’il peut se défendre libre, nous avons le sentiment que nous pouvons obtenir ce que nous réclamons : prouver son innocence », a-t-il ajouté. Après plus d’un an de détention provisoire, M. Pisapia a été libéré, placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter l’île.

Comité de soutien

M. Pisapia, 40 ans, n’a cessé de clamer son innocence depuis que l’affaire a démarré en mars 2013 par l’interception d’un Falcon 50 sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana avec à son bord vingt-six valises contenant 680 kilos de cocaïne.

En France, un comité de soutien a été créé pour l’aider à « surmonter ses difficultés et son isolement », a raconté Me Pinelli. Les parents de M. Pisapia, retraités, ont affirmé en avril avoir dépensé autour de 190 000 euros pour couvrir les moyens d’existence de leur fils, demandant le soutien du Quai d’Orsay qui s’est jusque-là montré plutôt discret.

Si le parquet avait demandé la confirmation du verdict de première instance, l’avocat de M. Pisapia, dénonçant « des irrégularités » dans la procédure de première instance, demandait l’abandon des poursuites.

La confirmation du verdict n’est pas une surprise : dans cette affaire de trafic de drogue qui implique quatre Français et dix Dominicains, les deux pilotes français, Pascal Fauret, 56 ans, et Bruno Odos, 57 ans, ont vu, en février, leur condamnation à vingt ans de prison elle aussi confirmée en appel par la justice dominicaine.

Une évasion rocambolesque

Mais ces derniers sont désormais en France, sous contrôle judiciaire après leur évasion rocambolesque de République dominicaine fin 2015. Clamant eux aussi leur innocence, ils sont visés par un mandat d’arrêt international émis par ce pays des Caraïbes. La justice française, qui écarte toute extradition, enquête sur ce vaste trafic international de drogue et l’instruction de l’affaire est en voie d’achèvement en France.

Le quatrième Français poursuivi dans ce dossier, Alain Castany, a lui aussi été condamné à vingt ans de prison. Il était présenté par la justice comme un apporteur d’affaires. La date d’audience en appel de cet homme, invalide après un accident en République dominicaine, n’est pas connue, son cas étant traité séparément.

En première instance en août 2015, les quatre hommes avaient été jugés ensemble, leur défense plaidant en vain que rien ne prouvait qu’ils savaient que de la drogue se trouvait à bord de l’avion.

Un autre Français, Christophe Naudin, expert en sécurité aérienne de 53 ans, est aujourd’hui en détention provisoire en République dominicaine pour son implication dans l’évasion des pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, fin octobre 2015, après avoir été extradé en mars depuis l’Egypte.