Goran Hadzic au Tribunal pénal international de La Haye, en juillet  2011. | JERRY LAMPEN / AFP

Goran Hadzic, qui souffrait d’un cancer du cerveau, est mort mardi 12 juillet à l’âge de 57 ans dans un hôpital de Novi Sad en Serbie. Arrêté en 2011 pour crimes de guerre après sept ans de cavale, il avait été libéré en avril 2015 en raison de sa maladie. Le procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) avait demandé en mai la clôture officielle de son procès.

Le nom d’Hadzic reste associé au massacre de Vukovar, l’une des pages les plus noires du conflit en ex-Yougoslavie dans les années quatre vingt-dix. 264 personnes avaient été abattues après s’être réfugiées dans un hôpital, au début de la guerre en novembre 1991.

Outre Vukovar, il était accusé d’être responsable, en octobre 1991, du massacre de civils croates, forcés de marcher dans un champ de mines à proximité de la ville de Lovas, dans l’est de la Croatie. Hadzic devait initialement répondre de 14 chefs d’accusation pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Une guerre aux 130 000 morts

Cet ancien « président » de la République serbe autoproclamée de Krajina, non-reconnue par la communauté internationale, vivait depuis sa libération à Novi Sad, dans le nord de la Serbie.

Au moment de son arrestation, en juillet 2011, Hadzic était le dernier des 161 inculpés à être recherché par le TPIY, fondé en 1993 à La Haye.

L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, 71 ans, a été condamné le 24 mars à 40 ans de détention pour génocide. L’ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, 61 ans, a été acquitté de tous les chefs d’accusation qui pesaient contre lui. L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, 73 ans, est actuellement jugé par le TPIY. L’ancien président serbe Slobodan Milosevic est mort en détention en 2006 à 64 ans avant la fin de son procès.

Entamées par les déclarations d’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en juin 1991, les guerres dans l’ex-Yougoslavie avaient fait plus de 130 000 morts jusqu’en 1999.