Vendredi 15 juillet, des personnes déposent des fleurs sur les lieux de l’attentat, à Nice. | Francois Mori / AP

Etrange ambiance. A Nice, sur la promenade des Anglais, à la mi-journée de ce vendredi 15 juillet, au lendemain de l’attentat qui a fait au mois 84 morts, on voit se côtoyer locaux et touristes, dont des étrangers.

Les premières personnes venues rendre hommage aux victimes, bouquets de fleurs à la main, commencent à converger vers le lieu de l’attaque. Mais bon nombre des gens présents passent jeter un œil, avant de s’en aller. D’autres, en tenue de vacances, font des selfies, avec la mer en arrière-plan.

Au-dessus de la bâche installée devant le camion qui a renversé des dizaines de personnes, des impacts de balles sont visibles. Certains les photographient.

Il y a beaucoup de monde aux terrasses alentour. Le contraste est énorme avec les lieux d’accueil des victimes et leurs familles, devant lesquels des gens pleurent, se recueillent.

Face à la grande bâche blanche, qui les sépare du lieu de l’attentat, Fanny et Romain se comptent parmi les « on aurait pu y être ». D’ailleurs, ils étaient là, jeudi. « À la même heure et au même endroit… » glisse Fanny, qui n’aurait « jamais pensé » à un attentat juste là.

Pourquoi ont-ils le regard tourné vers cette bâche depuis un quart d’heure ? « C’est notre ville, se redresse Romain. Même si on ne sert à rien, on est là. »

Un peu plus loin, les yeux cernés, cachés derrière ses lunettes de soleil, Séraphin Ferreira ne sait pas encore s’il a perdu des copains. Le « premier cercle » est sauf, dit-il. Mais quid des copains portugais qu’il croisait chaque année pour le 14 juillet ? Alors, il attend la liste…