L’identité des personnes tuées lors de l’attentat qui a frappé Nice jeudi soir était dévoilée au compte-goutte, vendredi. | LAURENT CARRÉ POUR « LE MONDE »

On peut craindre que le bilan ne s’alourdisse encore. Vingt-quatre heures après l’attentat de Nice, l’on dénombrait déjà 84 victimes, toutes fauchées parmi les 30 000 personnes rassemblées le long de la promenade des Anglais, au soir du jeudi 14 juillet. « Dix enfants et adolescents » ont perdu la vie, a rapporté le procureur de la République de Paris, François Molins. Par ailleurs, 202 personnes ont été blessées, dont 52 en « urgence absolue ». Vingt-cinq d’entre elles sont toujours en réanimation, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.

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C’est au compte-gouttes que l’identité des personnes disparues est dévoilée. Celle des étrangers d’abord, sur lesquels leurs ambassades ou consulats ont, très vite, commencé à communiquer. Parmi la dizaine de victimes déjà recensées figurent deux Américains, père et fils, respectivement âgés de 51 ans et 11 ans, originaires du Texas. Ils étaient venus en vacances en famille à Nice, après avoir visité Pampelune et Barcelone en Espagne, selon un quotidien texan.

Le rectorat de Berlin a annoncé la disparition de trois ressortissants allemands, une enseignante et deux lycéennes de l’établissement Paula-Fürst dans le quartier berlinois de Charlottenburg, venues fêter leur baccalauréat, a précisé la presse allemande.

Une Suissesse de 54 ans, une Arménienne, une Russe – étudiante en finance à Moscou –, un Ukrainien et un Tunisien figurent également sur la liste, d’après leurs ministères des affaires étrangères respectifs. La présence de plusieurs victimes marocaines, dont une femme et un enfant, reste à confirmer officiellement. Le ministère belge des affaires étrangères a indiqué être sans nouvelles d’une vingtaine de ses ressortissants ; son homologue italien fait état d’au moins six personnes recherchées.

Recherches sur les réseaux sociaux

Côté français, un pôle d’identification des victimes – composé notamment de magistrats – a été mis en place au sein de la cellule de crise du parquet de Paris. Ce dernier a la responsabilité d’établir la liste officielle et unique des victimes (décédées, blessées, impliquées). Sans attendre sa diffusion, des noms ont déjà été donnés dans les médias. Ainsi d’une mère de sept enfants dont l’identité a été dévoilée par l’un de ses fils dans les médias. « C’était la première victime, il n’y avait pas d’autre cadavre avant elle, a-t-il expliqué dans L’Express. Elle était avec ses neveux et nièces. Mon frère a essayé de la ranimer, mais elle est décédée sur le coup, nous ont dit les deux médecins. »

Originaires de Herserange (Meurthe-et-Moselle), quatre membres d’une même famille – un couple de retraités accompagnés de leur fille et de leur petit-fils – ont péri. Ce dernier, âgé de 28 ans, était professeur d’économie dans un lycée privé à Longwy, dans le même département.

Un buraliste parisien de 27 ans a, lui, perdu la vie en protégeant sa femme, enceinte de 7 mois. Autres victimes à déplorer : un commissaire, numéro 2 de la police aux frontières des Alpes-Maritimes, ainsi que le président et entraîneur du club d’athlétisme de Marcigny (Saône-et-Loire), 60 ans…

Parmi les blessés, une cinquantaine d’enfants ont été hospitalisés à la fondation Lenval, hôpital pédiatrique de Nice ; deux d’entre eux y sont morts vendredi matin. Un Irlandais serait dans un état critique. Restent les personnes portées disparues, dont les visages ont, dès jeudi soir, commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

Attentat du 14 juillet : « Les Niçois ont eu beaucoup de mal à réaliser ce qu’il s’est passé »
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