Le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat, le premier ministre Manuel Valls et le président de la région Paca Chrsitain Estrosi, le 18 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais à Nice, lors de la minute de silence pour les victimes de l’attentat. | VALERY HACHE / AFP

L’affrontement médiatique entre Christian Estrosi et l’exécutif continue. Après que dimanche, dans un entretien publié sur le site Internet du Point, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a affirmé que, « le soir du 14 juillet, les présences policières et militaires étaient insuffisantes », le premier ministre lui demande, dans un entretien publié mardi dans Nice-Matin de « se reprendre », jugeant « inacceptable » les accusations de l’élu du parti Les Républicains (LR) :

« Au lendemain du premier tour des régionales, j’ai appelé à voter [face au Front national] pour Xavier Bertrand, Philippe Richert et Christian Estrosi sans hésitation. Je considérais que cette région notamment ne pouvait pas tomber aux mains de l’extrême droite. Christian Estrosi est président de PACA, élu dans des circonstances particulières, grâce aux voix de gauche et à mon intervention. Je comprends qu’il pose des questions, qu’il cherche à canaliser la peur des Niçois, mais cela ne l’autorise pas à tout. Je lui demande de se reprendre.
Je lui demande d’assumer ses responsabilités, de se maîtriser et de ne pas ouvrir les vannes qui ne feront qu’alimenter un peu plus l’extrême droite. »

« Inacceptable ! »

Quand M. Estrosi affirme qu’il n’y avait pas 64 policiers nationaux jeudi soir à Nice, « c’est inacceptable ! Pour être très précis, il y a eu trois réunions pour préparer l’événement, 185 fonctionnaires de la police nationale étaient mobilisés le 14 juillet au soir à Nice, dont 64 sur la seule promenade des Anglais. Quarante-deux agents municipaux étaient aussi déployés sur cette opération, ainsi que 20 militaires de l’opération Sentinelle », répond le chef du gouvernement.

« Ce dispositif, calqué sur celui du Carnaval 2016, repose en particulier à Nice sur des équipes bien formées, bien équipées et sur un réseau de vidéoprotection. Je ne sais plus quel est l’élu qui avait dit il y a quelques mois que, si Paris si avait eu les mêmes dispositifs que Nice, il n’y aurait pas eu les attentats de novembre 2015. »

Le 19 janvier 2015, moins de deux semaines après l’attentat contre Charlie Hebdo, Christian Estrosi avait déclaré devant le conseil municipal de Nice être « à peu près convaincu que, si Paris avait été équipée du même réseau [de caméras] que le nôtre, les frères Kouachi n’auraient pas passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés ».

Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a également réagi aux propos de Christian Estrosi, l’accusant de « mentir » aux Français. « Lorsque l’on dit par exemple que l’Etat n’a pas été au rendez-vous à Nice, alors que je sais qu’il y a eu un accord entre la mairie de Nice et les forces de police pour organiser ce feu d’artifice, là on malmène la démocratie », a-t-il déclaré au micro de France Inter.