Les nouveaux chiffres publiés par l’administration pénitentiaire du nombre de détenus écroués au 1er juillet présente une croissance de 1,2 % sur un mois et de 3,8 % sur un an. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Avec 69 375 personnes incarcérées, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint en juillet un nouveau record, a annoncé mardi l’administration pénitentiaire (AP) sur son site Internet.

Depuis plusieurs mois, les statistiques frôlaient le précédent record historique de nombre de détenus établi en avril 2014 avec 68 859 incarcérés. Les nouveaux chiffres publiés par l’AP l’ont largement dépassé avec 69 375 détenus écroués au 1er juillet, soit une croissance de 1,2 % sur un mois et de 3,8 % sur un an.

Un chiffre qui se traduit par une augmentation de la surpopulation pénale puisqu’au 1er juillet, la capacité des établissements pénitentiaires pour accueillir ces détenus n’était que de 58 311 places opérationnelles. Parmi les détenus, 1 648 étaient installés directement sur des matelas posés au sol.

« Nos prisons annoncent les malheurs de demain »

Un rapport du Conseil de l’Europe publié en mars classait la France parmi les mauvais élèves en matière de surpopulation carcérale, à la septième place sur les 47 membres de l’organisation paneuropéenne. Fréquemment, la France est épinglée par la Cour européenne des droits de l’homme pour « traitements dégradants » des détenus.

Les conséquences de cette surpopulation sont connues : tensions et violences entre détenus et contre les surveillants, diminution des activités et moindre disponibilité des conseillers d’insertion. En définitive, la prison peine à préparer les détenus à leur sortie, ce qui favorise la récidive. « Nos prisons annoncent les malheurs de demain », a récemment mis en garde Jean-Jacques Urvoas.