Cette semaine, deux choix s’offrent à vous : plonger dans l’épisode pilote de « The Night of », dans lequel la vie d’un jeune americano-pakistanais bascule en une nuit, ou frissonner devant le monde parallèle de « Stranger Things », la nouvelle série de Netflix.

« Stranger Things » : frissons vintage

Stranger Things - Trailer 2 - Netflix [HD]
Durée : 02:12

Amis du paranormal, de l’horreur et de la science-fiction, « Stranger Things » est pour vous, et en version « vintage », puisque son action est située en 1983. La nouvelle série en huit épisodes de Netflix, disponible en intégralité depuis le 15 juillet, se paie même le luxe de s’adresser à un public très large, dont les jeunes gens, puisque quatre de ses principaux protagonistes sont des enfants : trois petits « Géo Trouvetou » (ou « Geeks » en langage anglo-saxon d’aujourd’hui) et une petite fille mutique aux pouvoirs supranaturels (jouée de manière incroyablement intense par la petite Millie Bobby Brown).

A cela s’ajoutent un groupe de personnages adolescents et les adultes, en sus des monstres, humains ou non, qui peuplent et dépeuplent une petite ville sinistre et isolée de l’Indiana (qui a bien des points communs avec la bourgade de « Wayward Pines », en Idaho…).

« Stranger Things » et son monde parallèle visqueux et dévorateur fichent la trouille (de sorte qu’on ne le recommandera pas aux très jeunes). Mais la série perd de sa puissance de feu au fur et à mesure que ses scénaristes et réalisateurs s’emploient à nommer l’innommable, à montrer l’invisible et à dévoiler le mystère. L’ensemble demeure tout de même suffisamment bien fait pour qu’on ne lâche pas si facilement « Stranger Things » avant la fin. Durant l’épilogue en « happy ending », deux détails inquiétants et révélateurs annoncent assez clairement qu’une deuxième saison devrait être tournée… R. Ma.

« Stranger Things », de Matt et Ross Duffer (US, 2016, 8x 46-54 min). Avec Winona Ryder (Joyce Byers), David Harbour (Chief Jim Hopper), Matthew Modine (Dr. Martin Brenner), Millie Bobby Brown (Eleven). Netflix, à la demande.

« The Night of » : coupable séduction

THE NIGHT OF Trailer (2016) HBO Mini-Series
Durée : 01:31

L’épisode « pilote » de « The Night of » (2016), de Steven Zaillian et Richard Price, dure une heure et quart. C’est-à-dire quinze minutes de plus que le temps moyen de chacune des sept autres parties de cette minisérie que diffuse OCS, 24 heures après HBO, aux Etats-Unis. Si cette extension temporelle n’est pas aussi grande que celle de l’imposant (1 h 48 !) premier épisode de « Vinyl » (2016) – la série de Martin Scorsese, Mick Jagger, Rich Cohen et Terence Winter –, le « pilote » de « The Night of » installe un tempo, plutôt retenu mais sans lenteur, qui procure la sensation d’un temps suspendu. La narration, qui suit le cours d’une nuit, va pourtant s’intéresser au basculement tragique de la vie du jeune Américano-Pakistanais Nasir (« Naz ») Khan (joué par le doux et intense Riz Ahmed).

Celui-ci emprunte en douce le taxi new-yorkais de son père afin de rejoindre une soirée entre amis, aux promesses érotiques. Mais, sur le chemin, oubliant de modifier le signal lumineux du véhicule, il embarque, vaguement séduit, une jeune femme énigmatique qui lui demande avec insistance de l’emmener à… la plage. Ils s’arrêtent plutôt au bord de l’Hudson, sous le pont George Washington, font connaissance et prennent de la drogue. La jeune femme entraîne ensuite Naz chez elle, où elle révèle des tendances sado-masochistes. Quelques heures plus tard, Naz se trouvera au poste de police, accusé du meurtre sauvage et sanglant de sa rencontre d’un soir. Renaud Machart

« The Night of », de Steven Zaillian et Richard Price, épisodes 1 et 2 (EU, 2016, 75 et 57 min). Avec Riz Ahmed, John Turturro, Paul Sparks. OCS Go à la demande.