La lecture fait partie des loisirs estivaux. Pendant les vacances scolaires, elle est même synonyme d’évasion et de plaisir pour une partie non négligeable des jeunes lecteurs. Mais attention, cet intérêt pour les livres doit être inlassablement relancé, stimulé, accompagné, renouvelé.

Tel est un des principaux enseignements que le Centre national du livre (CNL) a pu retirer de l’étude sur « Les jeunes et la lecture », réalisé par Ipsos, auprès d’un échantillon de 1 500 jeunes, de 7 à 19 ans, à la fin du mois de mai. Et ce, avant le lancement de Partir en livre, la deuxième édition de la grande fête du livre pour la jeunesse, promu par le CNL et inauguré, mercredi 20 juillet, à Pantin (Seine-Saint-Denis), par la ministre de la culture, Audrey Azoulay. Sur place, un grand parc d’attractions littéraires a été imaginé au bord du canal de l’Ourcq.

L’édition 2016, qui se tiendra jusqu’au 30 juillet propose 3 000 événements dans toute la France soit deux fois plus que l’an dernier. Le but de cette manifestation, qui s’appelait « Lire en short » en 2015, est de fédérer autour de la lecture et de diffuser partout des livres aux jeunes, qu’ils partent ou non en vacances. « L’an dernier, nous avions rassemblé 300 000 personnes, cette année, nous espérons dépasser 500 000 participants et j’espère qu’en 2018, nous toucherons un million de personnes et en priorité des jeunes », explique Vincent Monade, président du CNL.

Sur le modèle de la Fête de la musique

Le modèle à suivre reste la Fête de la musique, même si la lecture demande plus de temps et surtout impose de concevoir d’autres dispositifs. Cette année, parmi les 3 000 événements proposés, figurent 480 bibliothèques hors les murs, 100 bibliothèques de plages, 630 tables de libraires, 530 jeux et défis, 100 spectacles ou performances, 200 rencontres d’écrivains, 420 lectures. Et si la greffe prend, M. Monade juge à terme envisageable, une extension européenne de cette fête du livre.

Pour cela, M. Monade entend mobiliser les spécialistes du secteur, les écrivains, leurs éditeurs, les bibliothécaires et les libraires, mais aussi les mouvements d’éducation populaire, les colonies de vacances et les collectivités locales. L’objectif est de faire émerger le livre sur la plage, à la campagne ou dans les cités et de donner le goût ou le réflexe de la lecture aux plus jeunes.

Aujourd’hui la lecture n’arrive qu’en 7e position des activités les plus pratiquées par les jeunes, sur 9 répertoriés. La lecture arrive après la télévision, les vidéos, les amis, la musique, le sport et Internet. Mais signe encourageant, les jeunes consacrent en moyenne trois heures à la lecture, au sein de leurs loisirs.

Romans et BD, plébiscités par les jeunes

Chez les jeunes, les romans et les bandes dessinées sont de loin les deux genres les plus plébiscités. Harry Potter est le livre préféré à la fois des filles et des garçons. Il est cité par 6 % des lecteurs et arrive devant Titeuf, Astérix, La Cabane magique et Hunger Games.

L’étude réalisée par Ipsos révèle aussi deux tendances lourdes. Quel que soit l’âge, les filles sont de beaucoup plus grosses lectrices que les garçons. Elles sont davantage attirées par les romans, alors que les garçons se tournent plus vers les BD et les mangas.

En second lieu, le rôle des parents et de l’environnement familial demeure décisif dans les habitudes de lecture. 64 % des jeunes qui lisent déclarent que leurs parents leur lisaient souvent des histoires quand ils étaient petits. Quant aux trois facteurs qui jouent le plus en défaveur de la lecture, c’est la possession par le jeune d’une télévision, l’absence de livre au foyer ou de carte de bibliothèque et l’usage assidu d’Internet, soit plus de 12 heures par semaine.

La liste des événements et leur géolocalisation peuvent être consultées sur le site www.partir-en-livre.fr.