Le jeu "Pokemon Go" le 20 juillet en Russie. | ILYA NAYMUSHIN / REUTERS

Sa sortie est imminente. Sauf énième rebondissement, le jeu vidéo pour smartphones Pokémon GO devrait être officiellement lancé sur téléphones iPhone et Android, jeudi 21 juillet, selon l’agence chargée de la communication de l’application. C’est peu dire que la France l’attend de pied ferme : la production de Niantic, ancienne start-up de Google spécialisée dans la géolocalisation, s’est d’ores et déjà imposée comme un phénomène de société, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, où elle est l’application la plus jouée et la plus rentable.

La sortie du jeu, qui devait initialement intervenir en France vendredi 15 juillet, a été repoussée au dernier moment par la Pokémon Company suite à l’attentat de Nice, le 14 juillet au soir, qui a coûté la vie à 84 personnes. « En signe de respect envers le peuple français en cette période de deuil national, la sortie de Pokémon GO est reportée. Nos pensées et prières accompagnent la France et les victimes touchées par cette terrible attaque », s’est justifiée l’entreprise japonaise dans un communiqué.

Risque d’attroupements spontanés

Le site spécialisé IGN France, premier à avoir fait le lien entre la tragédie de Nice et le report de la sortie du jeu phénomène, évoquait quant à lui une explication plus prosaïque : « L’explication serait que Pokémon GO pourrait provoquer des attroupements durant une période inappropriée ».

Contrairement à un jeu vidéo classique, Pokémon GO consiste à se lancer, de préférence dehors, à la recherche de créatures fantastiques cachées dans le monde réel : elles apparaissent en surimpression sur l’écran du smartphone. Le jeu comporte par ailleurs une dimension communautaire importante : il est possible d’organiser des chasses collectives.

La sortie officielle de Pokémon GO en France pourrait susciter des scènes semblables à celle filmée début juillet à Central Park, à New York, quand un rassemblement spontané massif s’était constitué au moment où une créature très recherchée avait élu domicile dans le parc.

« Si un attroupement sauvage naît de l’apparition d’un Pokémon rare, il faudra que les agents de police à proximité évaluent les risques en termes de sécurité, et communiquent les éventuels besoins en renforts. Il faudra de la souplesse », explique une source policière.

Même si elle n’est pas encore officiellement disponible en France, l’application a déjà été massivement téléchargée par des voies détournées. Plus de 6 000 internautes s’étaient inscrits sur la page Facebook d’un rassemblement prévu dans l’après-midi, le 14 juillet au jardin du Luxembourg, à l’appel de deux importantes communautés francophones, Pokémon Trash et Pokémon-France, et d’un organisateur de tournoi, Neokan.