Il est au Japon. Surpriiise ! | Koji Sasahara / AP

Il n’est pas là. On a eu beau fouiller l’AppStore de l’iPhone, le Play Store de Google, regarder la page d’accueil des boutiques de téléchargement, faire une recherche par nom, regarder sous le tapis, chercher dans la boîte aux lettres un éventuel avis de passage du facteur. Rien n’y fait, couic, que dalle, nada, Pikachou-blanc : Pokémon Go n’a pas été lancé jeudi 21 juillet en France, contrairement à ce que la Pokémon Company prévoyait en début de semaine.

Du coup, dans l’Hexagone, où Nintendo est venu célébrer les 20 ans de la franchise à la Japan Expo (du 7 au 10 juillet), l’incompréhension, l’impatience et l’agacement ne font que monter. Alors qu’une rumeur évoquait une sortie jeudi sur les coups de 17 heures, dans la soirée, le hashtag #OnVeutPokémonEnFrance s’est vite hissé au sommet des sujets de conversation les plus partagés sur Twitter. Fort d’environ 30 000 tweets cumulés, il figurait d’ailleurs toujours parmi ces principaux sujets de discussion vendredi 22 juillet au matin. L’humour y côtoyant le désespoir.

Sortie japonaise et retards à la chaîne

Pourquoi Pokémon Go n’est-il pas sorti en France jeudi 21 comme prévu ? La Pokémon Company s’est murée dans le silence, et ses représentants en France juraient ne pas savoir. Cette fois, aucun attentat n’explique la suspension du lancement, comme ce fut le cas le vendredi 15 juillet, sa date de sortie initiale, au lendemain de la tuerie de Nice qui a fait 84 morts.

Les raisons de sa suspension semblent être à rechercher au Japon, où le jeu a enfin vu le jour dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette mise en orbite, attendue et massive, était initialement prévue la veille. Mais, rapporte le site spécialisé TechCrunch, la fuite sur les forums japonais d’un e-mail confidentiel de McDonald’s Japon évoquant ses plans promotionnels vis-à-vis du jeu a amené la Pokémon Company à changer ses plans en urgence. Cela faisait déjà plusieurs jours que les plans de lancement du jeu oscillaient.

Dans un message en japonais sur son blog, le développeur du jeu, Niantic, la start-up créée par Google, a expliqué ce retard par le niveau de demande « au-delà [des] attentes » de Pokémon Go au Japon, et les problèmes de serveurs qui pouvaient en découler. Ceux-ci ont déjà été pris à défaut de nombreuses fois depuis le lancement américain de l’application le 6 juillet.

Le report du lancement japonais a-t-il directement entraîné celui du lancement français ? Il est permis de le croire, d’autant que Niantic est resté fidèle depuis le début du mois de juillet à une politique de déploiement progressif, afin de soulager les serveurs. Joint vendredi matin par Le Monde, les porte-parole français de l’application assuraient ne pas en savoir davantage sur sa nouvelle date prévue de lancement, qui pourrait désormais glisser au début de semaine prochaine. A 10h45 ce vendredi, les serveurs étaient déjà en panne au Japon.