Mark Zuckerberg mise sur le développement de l’accès à Internet pour le plus grand nombre. | STEPHEN LAM / REUTERS

Onze ans après avoir lancé Facebook, Mark Zuckerberg est aujourd’hui convaincu que l’expansion à moyen terme – sur les dix prochaines années – du réseau social se jouera dans les cieux. Le lancement réussi du drone solaire Aquila jeudi 21 juillet au soir, qui est resté en l’air pendant quatre-vingt-dix minutes, n’est que la première étape d’un vaste programme qui vise, à terme, à offrir un accès à Internet au plus grand nombre, comme Mark Zuckerberg l’explique au site The Verge dans une longue interview :

« Aujourd’hui, l’étape la plus importante est celle de l’accessibilité [des 1,6 milliard de personnes qui n’ont pas de réseau], et nous ne pouvons plus utiliser les solutions trop coûteuses pour les opérateurs téléphoniques. (…) Il fallait donc créer quelque chose de moins cher. C’est comme ça que nous en sommes venus à construire ces drones solaires, qui sont l’équivalent de relais téléphoniques dans les cieux. »

L’Inde, un marché stratégique

Le patron de Facebook, qui compte plus d’un milliard et demi d’utilisateurs, espère que des « milliers de drones solaires » seront bientôt stationnés au-dessus des villes et villages situés en périphérie des grandes agglomérations pour leur fournir un accès à Internet pour une durée de quatre-vingt-dix jours renouvelable.

Il vise explicitement l’Inde et son « milliard d’utilisateurs sans accès en ligne », le pays ayant récemment interdit le déploiement du programme Free Basics de Facebook qui consistait à donner un accès gratuit mais limité à Internet – moteur de recherche, météo, actualités et outils Facebook – aux populations les plus pauvres.

Si cette mission d’universalisation de l’accès à Internet sert évidemment les intérêts du réseau social – qui pourrait, s’il remplit sa mission, proposer ses services publicitaires à sept milliards d’utilisateurs potentiels –, Mark Zuckerberg la présente comme une occasion pour les plus démunis, qui trouveraient « selon plusieurs études » plus facilement accès à l’emploi grâce à cette connexion.

Le patron de Facebook ne précise cependant pas comment il envisage de généraliser ces outils aériens, il dit simplement que son but n’est pas « de créer un réseau » mais simplement de prouver que cela fonctionne, pour que d’autres acteurs (gouvernements, ONG…) s’en emparent.

Mark Zuckerberg mise aussi sur le développement de son service Terragraph, un complément à la fibre, qui permet d’offrir une connexion réseau stable dans des zones géographiques saturées, notamment lors d’événements comme des concerts ou des matchs.

La réalité virtuelle, suite de la vidéo

L’outil doit aussi permettre d’accéder rapidement à des contenus en réalité virtuelle, l’autre domaine technologique dont l’entreprise s’empare. « Il y a encore dix ou quinze ans, si vous vous rappelez bien, tout le monde ne partageait que du texte sur Internet », souligne le fondateur de Facebook, qui rappelle que la démocratisation de la photo, puis de la vidéo, n’était pas une fin en soi.

« L’autre grande tendance favorable à la réalité virtuelle, c’est qu’il y a un nouveau paradigme informatique important qui apparaît tous les dix ou quinze ans », dit-il aussi. Il reste à convaincre les utilisateurs. En février dernier, la publication d’une photo de Mark Zuckerberg marchant d’un air triomphal au milieu d’un public plongé dans un univers virtuel avait suscité l’inquiétude de nombreux internautes.