Romain Bardet s’est imposé. | ERIC FEFERBERG / AFP

Romain Bardet s’est imposé en solitaire, au sommet de Saint-Gervais. Sorti dans la descente qui précède le col, le coureur d’AG2R a devancé l’ensemble des prétendants au podium. Il prend la deuxième place à 4’11 de Chris Froome. Comme lors du Critérium du Dauphiné, il est donc le dauphin de l’intouchable leader de la Sky. Le grimpeur de 25 ans devance Nairo Quintana (Movistar) de 16 secondes. C’est sa deuxième victoire sur le Tour, après l’étape de Saint-Jean-de-Maurienne l’an dernier.

Au sein des prétendants au podium derrière l’intouchable Maillot jaune, la bagarre a bel et bien eu lieu. Ce fut une bagarre technique, surtout, pour éviter les chutes. Christopher Froome est tombé, juste avant d’aborder la montée finale vers Saint-Gervais. Râpé sur le côté droit, et ayant du changer de vélo, le Maillot jaune a montré des signes de faiblesses. La situation du Maillot jaune a désorganisé la poursuite derrière Romain Bardet, qui a su en profiter pour aller chercher la première victoire d’étape française sur ce Tour. Il était devant le groupe Maillot jaune, dans la dernière descente, et a su éviter les chutes, au contraire des deux premiers du classement général, puisque Bauke Mollema a lui aussi chuté. Le Néerlandais rétrograde et se retrouve désormais dixième au classement général.

Des chutes à tous les instants

Sur des routes totalement détrempées dans les cinquante derniers kilomètres, de nombreux coureurs sont partis à la faute. Outre Chris Froome qui a été victime d’une glissade sur une bande blanche sur l’asphalte, Pierre Rolland alors en tête de la course a lourdement chuté dans la descente du col des Saisies.

Tom Dumoulin (Giant), le double vainqueur d’étape, à Arcalis et lors du premier contre-la-montre à la Caverne-du-Pont-d’Arc, a lourdement chuté dans la vallée, avant d’aborder les pentes de l’inédite montée de Bisanne. Touché au niveau du bras gauche, le rouleur néerlandais de l’équipe Giant a abandonné et espère certainement se soigner au plus vite pour tenter de décrocher le titre olympique à Rio, en août prochain.

Pas de pitié pour l’échappée

Une échappée se constitue dès le premier kilomètre. Vingt coureurs la composent dont les deux premiers du classement de la montagne : Rafal Majka (Tinkoff) et Thomas De Gendt (Lotto-Soudal). Le premier du nom, mais aussi du classement, laisse le second prendre les points au sommet du col de la Forclaz de Montmin, ainsi que dans le col quasi homonyme de la Forclaz de Queige, et passe en deuxième position afin d’assurer sans trop dépenser de force. Il passe en tête de la montée de Bisanne et assure son maillot à pois, qu’il ramènera, sauf incident, à Paris.

Mais derrière les hommes de tête, les équipes Astana, de l’Italien Fabio Aru, le 7e du général et Katusha, de Joaquim Rodriguez, le 11e, roulent et ne laissent pas à l’échappée l’occasion de… s’échapper réellement. Elle ne comptabilisera jamais plus de cinq minutes d’avance, et les kilomètres défilant, leur avance fond comme neige au soleil. Les deux équipes communiquent beaucoup à l’avant du peloton, pour mettre en place le train et leurs stratégies mutuelles. Par séquences, l’équipe de Romain Bardet participe aussi à la poursuite des échappés.

La dernière étape avant celle des Champs-Elysées, samedi 23 juillet, sera plus longue de 500 mètres, mais comptera encore quatre cols. Le col de Joux Plane, notamment, sera le plat de résistance, le dernier de cette Grande Boucle. Sa pente à 8,5 % de moyenne sur un peu plus de 11 kilomètres fera certainement des dégâts. Elle sera suivie d’une descente très technique vers l’arrivée à Morzine, située à 10 kilomètres du terme.