Logo Twitter du compte officiel de « WikiLeaks ». | Capture d'écran

« Qui a accès à la justice ? [...] Quel est le mécanisme pour faire appel ? Quelle est la transparence derrière le processus ? » L’organisation « WikiLeaks » digère mal la décision prise par Twitter de suspendre à vie le compte d’un journaliste pro-Trump réputé pour ses provocations et l’a fait savoir au fondateur et président du réseau social, Jack Dorsay, dans une série de tweets dans la nuit du 21 au 22 juillet.

L’organisation a menacé de « lancer un service rival si [les suspensions punitives] continuent », estimant que « “WikiLeaks” et ses soutiens sont menacés par un espace de justice féodale. »

« Cyberféodalisme : le fondateur de Twitter Jack [Dorsey] a banni [Milo Yiannopoulos] conservateur gay et libertarien, pour avoir “mal” parlé à l’actrice [Leslie Jones]. »

« WikiLeaks » célèbre pour sa défense militante d’une transparence totale, reproche au réseau social l’arbitraire et l’opacité de cette suspension de compte. Milo Yiannopoulous, journaliste du site néoconservateur Breitbart, connu pour ses éditos sexistes et islamophobes, avait été dénoncé par Leslie Jones, l’actrice américaine de Ghostbusters, après que celle-ci a fait l’objet d’une intense et violente campagne de harcèlement à caractère raciste.

« On dirait qu’une actrice américaine célèbre avec des opinions politiques affirmées a accès à un pouvoir de suspension de compte dont personne d’autre ne dispose », a insisté le compte de « WikiLeaks », en référence au combat antiraciste de Leslie Jones.

« Nous ne bannissons pas les gens parce qu’ils expriment leurs opinions. Mais le harcèlement et l’incitation au harcèlement contre des personnes, en revanche, n’est pas autorisé », a objecté Jack Dorsey en réponse, reconnaissant que son entreprise est toutefois « en train de travailler » pour permettre, ainsi que le suggère « WikiLeaks », à ses utilisateurs de créer leurs propres listes de filtres communs.

La société avait été extrêmement critiquée, dans la nuit du 14 au 15 juillet, après avoir diffusé les photos des cadavres de l’attentat de Nice, alors même qu’en France Twitter et Facebook sont en train de négocier un accord avec les associations antiracistes pour lutter contre la diffusion des contenus offensants sur les réseaux sociaux.