La manifestation avait réuni des milliers de personnes dans le calme avant qu’une forte explosion ne se produise. | WAKIL KOHSAR / AFP

Une forte explosion sans doute due à un attentat-suicide a retenti samedi 23 juillet à Kaboul au passage d’un défilé pacifique de la minorité chiite hazara, faisant des victimes parmi les milliers de manifestants rassemblés, ont annoncé des sources concordantes.

Selon un porte-parole adjoint du ministère de l’Intérieur, l’explosion serait « certainement due à un attentat-suicide commis par un kamikaze à pied » au milieu de la foule. « Il y a des victimes. » Au moins « 50 morts et blessés ont été emmenés » dans un seul des hôpitaux de Kaboul a déclaré, dans un premier temps, un porte-parole du ministère de la santé, avant d’évoquer, un peu plus tard, « au moins 20 personnes tuées et 160 blessés. »

Les premières images postées sur les réseaux sociaux montrent des corps au sol et des débris jonchant la chaussée au centre-ville.

Une minorité victime de discrimination

Plusieurs milliers de manifestants issus pour l’essentiel de la communauté hazara chiite dans l’Afghanistan majoritairement sunnite avaient défilé depuis le matin dans le calme pour protester contre un projet de ligne à haute tension qui délaisse leur territoire, dans la province de Bamiyan (centre). Pour les dirigeants hazara, ce tracé est une nouvelle manifestation discriminatoire à l’égard de leur communauté et de leur province, la moins développée d’Afghanistan.

La minorité des Hazara, qui compte trois millions de personnes, a été persécutée pendant des décennies et des milliers de ses membres ont été tués à la fin des années 1990 par Al-Qaïda et les talibans, majoritairement des Pachtounes sunnites.

Le dernier attentat enregistré à Kaboul remonte au 30 juin.