Les boîtes noires livrent leurs secrets sur l’avion d’EgyptAir qui s’est abîmé en Méditerranée en mai dernier. L’appareil, qui reliait Paris au Caire, s’est probablement désintégré en plein vol après un incendie dans le cockpit ou près du cockpit, a rapporté vendredi 22 juillet le New York Times. On ignore si le feu a été provoqué par un problème mécanique ou un acte criminel, ont déclaré des responsables égyptiens sous couvert de l’anonymat au journal.

Les données des cartes mémoires du Cockpit Voice Recorder (CVR) avaient été extraites en début de mois après la réparation de cet enregistreur de vol, récupéré en mer à la mi-juin avec l’autre boîte noire, le Flight Data Recorder (FDR). Les responsables techniques et de l’aviation égyptiens, qui ont depuis au journal américain, ont précisé que les deux boîtes noires ainsi que l’analyse des débris et leur localisation les avaient conduits à leurs conclusions.

La thèse de l’incident technique

Le mot « feu » a été capté par un enregistreur de vol de l’appareil EgyptAir avant que celui-ci s’abîme en Méditerranée en mai, avait annoncé samedi dernier une commission d’enquête dirigée par l’Egypte.

Les enquêteurs avaient déjà indiqué fin juin que l’analyse de l’autre « boîte noire », celle contenant les données de vol, avait montré que des alertes signalant de la fumée à bord s’étaient déclenchées avant le crash en mer de l’Airbus A320.

Ces informations pourraient conforter l’hypothèse d’une défaillance technique pour expliquer le crash, après que l’Egypte eut initialement évoqué la possibilité d’un attentat. Cette dernière thèse a en effet vite cédé du terrain, notamment en l’absence de revendication et en raison d’alarmes signalant des défaillances.

66 morts

Le vol MS804 reliant Paris au Caire le 19 mai s’est abîmé entre la Crète et la côte nord de l’Egypte après avoir soudainement disparu des écrans radar pour des raisons encore indéterminées, tuant les soixante-six personnes à bord, dont quarante Egyptiens et quinze Français.

Fin octobre, une bombe avait explosé à bord d’un avion de touristes russes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh dans l’est du pays, faisant 224 morts. L’attaque avait été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).