Le quartier des affaires de Canary Wharf, à Londres. | Luke MacGregor / Reuters

La Tour de Londres est enveloppée d’une blancheur molle. La pluie et le Brexit menacent. Mais, depuis le dernier étage de l’immeuble de verre où ils sont reçus, une cinquantaine de membres du Medef s’extasient devant la Tamise et les gratte-ciel qui la bordent. « Je suis ébloui par ce que j’ai vu à Londres », confie Pierre Gattaz. Le président du Medef, en visite dans la capitale britannique pour quarante-huit heures, sort d’une rencontre avec l’adjoint au maire de la capitale chargé des affaires économiques. Rajesh Agrawal, 39 ans, est arrivé au Royaume-Uni en 2001 et y a bâti sa fortune. Ce self-made-man indien est bluffant de sérénité.

« Londres est et restera la ville la plus attractive au monde pour faire du business. Toutes les entreprises avec lesquelles j’ai été en contact depuis trois semaines en sont convaincues », affirme l’homme d’affaires nommé par le maire de Londres après le référendum sur le Brexit pour calmer les nerfs de la City.

Le bras droit de Sadiq Khan part du principe que le Royaume-Uni conservera son accès au marché unique, y compris au marché des services financiers. M. Agrawal est aussi persuadé que les citoyens européens, « dont la contribution à la ville de Londres est fantastique », pourront continuer de travailler outre-Manche.

Pragmatisme, voire arrogance

En réalité, les négociations entre Londres et les Vingt-Sept n’ont pas débuté et, selon Andrew Likierman, le doyen de la London School of Business, « personne ne sait ce qu’il va se passer, y compris au sein du gouvernement ». A cela s’ajoute le risque que l’économie britannique ne subisse un trou d’air, comme le laisse entrevoir un premier rapport d’activité publié vendredi 22 juillet.

Face aux patrons du Medef, les représentants de la mairie, du gouvernement et des milieux d’affaires ont rivalisé de pragmatisme, voire d’arrogance. « Nous sommes confrontés à un message de compétition renforcée », résume M. Gattaz au terme de la visite. « La France doit passer à l’attaque dans un esprit de compétition (…) mais nous devons nous rendre attractifs », préconise le président du Medef, qui appelle à une « simplification du marché du travail français ».