Le père Hamel exerçait les fonctions de prêtre auxiliaire auprès du curé de la paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime. | HO / AFP

Le père Jacques Hamel, assassiné, mardi 26 juillet, dans l’église du centre-ville de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), était installé depuis une dizaine d’années dans cette commune populaire de la métropole rouennaise où il exerçait les fonctions de prêtre auxiliaire auprès du curé de la paroisse. « Un homme gentil », a résumé le vicaire général du diocèse de Rouen, Philippe Maheut lors de la messe célébrée mardi en fin d’après-midi à la cathédrale de Rouen.

Jacques Hamel a passé toute sa vie dans les paroisses populaires du sud de l’agglomération de Rouen. Né en 1930, originaire de Darnétal, autre cité ouvrière, il avait été ordonné prêtre en 1958. Il avait exercé son dernier poste de curé de paroisse à Cléon, qu’il avait quitté fatigué, disait-on dans cette commune multiculturelle où se trouve l’usine Renault.

« Un grand acteur de solidarité et de générosité »

Installé pour sa retraite à Saint-Etienne-du-Rouvray, il n’avait jamais voulu ralentir son activité ne pouvant concevoir de ne pas rendre service à l’église, cette fois « sans les contraintes et lourdes responsabilités du curé de paroisse », se souvient Philippe Maheut. « Depuis, il semblait ne plus vieillir », glisse le vicaire général qui a « appris » auprès de lui, dans ses premières années de sacerdoce.

A Saint-Etienne-du-Rouvray, le père Hamel avait notamment entretenu le dialogue interreligieux avec la communauté musulmane, installée à cinquante mètres de l’église Sainte-Thérèse, dans le quartier du Madrillet, où une mosquée a été construite sur un terrain cédé gracieusement par l’église catholique.

Il était là en relation constante avec l’iman Mohamed Karabila, par ailleurs président du conseil régional du culte musulman, qui s’est déclaré « abasourdi » par la nouvelle. « Tel que je le connaissais, je suis sûre qu’il leur a parlé », confie une de ses anciennes catéchumènes.

D’après les témoignages, les agresseurs l’auraient tué au moment où il terminait sa messe par la bénédiction. De l’autre côté de la rue, dans les couloirs de la mairie dirigée par le communiste Hubert Wulfranc, on salue « un grand acteur de solidarité et de générosité dans la ville ».