La Russe Ioulia Efimova a fait appel de son exclusion pour dopage par la Fédération internationale de natation, sur la base des critères fixés par le CIO dimanche. D’autres recours pourraient suivre | MARTIN BUREAU / AFP

A onze jours des Jeux de Rio, une autre compétition se joue sur le terrain du droit. La Russe Ioulia Efimova a été la première lundi à faire appel de son exclusion pour dopage par la Fédération internationale de natation, sur la base des critères fixés par le Comité international olympique (CIO) dimanche.

Officiellement, dix sportifs russes, sept nageurs, deux haltérophiles et un lutteur ont été déclarés non éligibles lundi pour les Jeux de Rio. Et donc retirés de la liste de la délégation russe pour Rio établie par le comité olympique russe (ROC).

Mais Ioulia Efimova, quadruple championne du monde et médaillée de bronze dans l’épreuve du 200 m brasse aux Jeux de Londres, n’a pas accepté cette sanction. Son agent, Andreï Mitkov, a aussitôt annoncé qu’elle allait faire appel devant le Tribunal arbitral du sport de Lausanne, en Suisse, et ce à la fois contre le CIO, le ROC et la FINA, la Fédération internationale de natation.

Il s’agit donc du premier recours contre la décision rendue publique dimanche par le CIO, consistant à sauver le ROC certes, mais à demander aux diverses fédérations internationales de trier elles-mêmes et de sélectionner les sportifs russes qui ne seraient pas touchés par le scandale de dopage d’Etat dévoilé en détail par le rapport McLaren le 18 juillet.

Le CIO avait ainsi fixé deux critères stricts : ne jamais avoir été sanctionné pour dopage, quand bien même la peine aurait été purgée, et ne pas être cité dans le rapport McLaren.

C’est ce premier critère qu’attaque Efimova, contrôlée positive en 2014 à un stéroïde, ce qui lui avait valu une suspension de seize mois.

Si la Fédération internationale de natation et les Fédérations d’haltérophilie et de lutte ont donc trouvé matière à appliquer les consignes du CIO lundi, cela n’a pas été le cas des Fédérations de tennis et d’équitation, qui ont, elles, donné leur feu vert à la présence des sportifs russes dans leurs disciplines.

Les dix sportifs officiellement interdits de Rio s’ajoutent aux 67 athlètes russes déjà collectivement bannis des JO par la Fédération internationale d’athlétisme. La décision de la Fédération internationale de judo, qui avait soutenu la Russie avant même que se prononce le CIO, devrait rapidement suivre.

Les patrons des Fédérations russes d’escrime et de pentathlon ont estimé de leur côté que leurs sportifs seraient autorisés à concourir à Rio, mais ils attendent une confirmation officielle qu’ont déjà reçue les archères russes, championnes du monde.

La multiplication des recours devant le TAS de la part de sportifs sanctionnés pourrait aboutir à une situation ubuesque : voir les procédures s’éterniser, et certains athlètes être interdits de JO… après les JO.