Vue de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, où un prêtre a été tué par deux individus se réclamant de l’Etat islamique, mardi 26 juillet. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Après l’attaque revendiquée par le groupe Etat islamique dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, où un prêtre a été égorgé, le président François Hollande a annoncé qu’il rencontrerait, à 18 h 15, l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun. Avant de recevoir, mercredi, « tous les cultes » via la Conférence des représentants des cultes, composée des Eglises catholique, orthodoxe, protestante, des religions musulmane, judaïque et bouddhiste, « parce que nous devons être ensemble », a expliqué le président.

Pour M. Hollande, natif de Rouen, « ce sont les catholiques qui ont été frappés, tous les catholiques, mais ce sont tous les Français qui se sentent concernés ». Il « s’est immédiatement entretenu avec Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, pour lui exprimer son soutien dans ces moments douloureux ».

« Se tenir unis et déterminés »

Le pape François s’est associé « à la douleur et à l’horreur » et a « condamné de la manière la plus radicale » l’attaque dans une église en France, selon le Vatican« Nous sommes particulièrement frappés parce que cette violence horrible est intervenue dans une église, un lieu sacré où s’annonce l’amour de Dieu, avec le meurtre barbare d’un prêtre et des fidèles touchés », a expliqué le Vatican.

La Fédération protestante de France a témoigné « son soutien et sa solidarité » à la communauté catholique. « Avec ce geste de barbarie, c’est la communauté chrétienne toute entière qui est touchée au cœur. (...) Résister au fanatisme, résister aux tentatives de division par la terreur, c’est se tenir unis et déterminés, toutes confessions confondues », a-t-elle écrit.

L’Assemblée des évêques catholiques de Terre sainte, sise à Jérusalem, a présenté aussi ses condoléances « à l’Eglise et au peuple de France ». « Depuis la Terre sainte qui continue à souffrir de la violence et de l’instabilité, nous appelons à ce que cesse l’usage de la violence au nom de la religion », poursuit le texte, plaidant pour « que la religion serve plutôt de voie pour promouvoir le respect mutuel et la compréhension entre les nations ».

« Combattre les discours de haine »

Même condamnation de la part du Consistoire central, l’Union des communautés juives de France, qui se dit « horrifié ». « C’est aujourd’hui l’Eglise catholique qui est visée, mais aussi la France toute entière qui est touchée et porte le deuil. Une nouvelle fois, des djihadistes, ennemis de la République et de la démocratie, ont tenté de mettre à mal les fondements de notre société. »

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné « avec la plus grande vigueur cet acte terroriste lâche et barbare qui frappe à nouveau notre pays ». « La succession des actes terroristes pendant cet été meurtrier démontre une nouvelle fois la nécessité d’une mobilisation sans précédent de toutes les énergies et la cohésion de l’ensemble des composantes de la communauté nationale pour venir à bout du fléau du terrorisme », poursuit-il.

L’Observatoire national contre l’islamophobie a aussi évoqué un « acte horrifiant et terrifiant » : « Le but des terroristes et de Daech [l’EI] est de semer la peur et la méfiance entre les communautés. Plus que jamais, les responsables des différents cultes doivent se rencontrer, échanger et combattre les discours de haine ».