Des hommages ont été rendus à Jacques Hamel devant son domicile de Saint-Etienne-de-Rouvray. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Saint-Etienne-du-Rouvray s’est réveillée, mercredi 27 juillet, sous le choc de l’attentat qui a frappé son église, la veille. Le père Jacques Hamel, prêtre de la commune, a été sauvagement assassiné par deux individus, attentat revendiqué par l’Etat islamique.

Mercredi matin, les représentants des différentes religions ont été reçus par François Hollande à l’Elysée, en signe d’« unité », ont-ils affirmé à la sortie de la rencontre.

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  • L’identification du second terroriste toujours en cours

Qui accompagnait Adel Kermiche, l’un des deux terroristes qui a attaqué l’église de Saint-Etienne-du-Vouvray ? L’identification du second assaillant « est toujours en cours », a informé, sur Europe 1, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

Par ailleurs, on en sait plus, mercredi matin, sur les raisons qui ont poussé la justice à libérer le premier terroriste, malgré ses tentatives de départ pour la Syrie. Selon les informations du Monde, il avait exprimé des regrets et montré des signes de volonté de réinsertion. Insuffisant pour le parquet qui s’était opposé à sa remise en liberté, estimant que les contraintes prévues par le contrôle judiciaire « se [révélaient] parfaitement illusoires au vu du contexte du dossier ».

Bernard Cazeneuve a refusé de commenter cette décision de justice. « Je ne souhaite pas pointer des responsabilités ou m’ériger en procureur, surtout sur un sujet qui ne dépend pas de mon ministère », a-t-il précisé. « Dans quelles conditions les magistrats ont-ils statué ? Quels éléments avaient-ils en leurs mains ? Je n’ai pas ces éléments. Quand on accuse, quand on juge et quand on qualifie, il faut savoir. »

  • « Pas de lien » entre le mineur en garde à vue et l’attaque

Dès mardi, un mineur a été arrêté à Saint-Etienne-du-Vouvray et placé en garde à vue. « Les premiers éléments qui apparaissent montrent qu’il n’y a pas de lien entre cet individu et ce qui s’est passé hier » (mardi), a encore déclaré le ministre de l’intérieur.

A la question de savoir s’il a apporté un soutien logistique aux deux djihadistes qui ont assassiné le prêtre et gravement blessé un paroissien, le ministre a répondu : « Apparemment non, mais je suis encore une fois très prudent, (…) nous en saurons plus dans les heures qui viennent ». Bernard Cazeneuve a précisé que le jeune homme « avait été placé dans le cadre de l’état d’urgence en assignation à résidence en fin de semaine dernière par la préfète ».

  • Les représentants des cultes reçus à l’Elysée

« Mettre en place un système devant chaque lieu de culte est inconcevable et infaisable »
Durée : 02:32

Les responsables religieux ont affiché leur unité, mercredi, face au risque de tensions. Ils ont été reçus tous ensemble à l’Elysée par François Hollande en tout début de matinée.

« Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans le jeu politique de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] qui veut dresser les uns contre les autres les enfants d’une même famille », a déclaré à la sortie le cardinal André Vingt-Trois, qui célébrera une messe pour les victimes à 18 h 15 à Paris en la cathédrale Notre-Dame.

Aux côtés de Mgr Vingt-Trois, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé mercredi le « deuil profond » et la « sidération » des musulmans et suggéré « une certaine réforme dans les institutions » de l’islam. Selon lui, les représentants religieux ont demandé « une plus grande attention » à la sécurité des lieux de culte, une des cibles du groupe djihadiste.