La chancelière allemande Angela Merkel pendant une conférence de presse à Berlin, le 28 juillet 2016. | TOBIAS SCHWARZ / AFP

La chancelière allemande Angela Merkel a « fermement » rejeté jeudi 28 juillet les appels à remettre en cause l’accueil des migrants dans son pays après deux attentats perpétrés par des réfugiés ces derniers jours.

Les djihadistes « veulent remettre en cause notre disposition à accueillir des gens en détresse. Nous nous y opposons fermement », a lancé la dirigeante conservatrice lors d’une conférence de presse à Berlin, après avoir écourté ses vacances en vue de défendre sa politique d’accueil de plus en plus contestée.

« Nous allons y arriver »

La dirigeante conservatrice a réaffirmé son credo, « Nous allons y arriver » (« wir schaffen das »), lancé à la fin de l’été 2015 quand l’Allemagne a ouvert ses portes à des centaines de milliers de réfugiés fuyant la guerre ou la misère.

« Je suis aujourd’hui comme hier convaincue que nous allons arriver à mener à bien cette épreuve historique en ces temps de mondialisation. Nous allons y arriver et nous avons déjà réussi beaucoup, beaucoup de choses ces derniers mois. »

Depuis le 18 juillet, un série d’attaques ont fait 15 morts, dont quatre assaillants, et des dizaines de blessés. Selon les autorités, deux des assaillants, un demandeur d’asile syrien et un réfugié originaire d’Afghanistan ou du Pakistan, étaient liés au djihadisme.

Ces attaques ont dissipé les dernières illusions qui pouvaient laisser croire aux Allemands que leur pays était à l’abri de la violence islamiste.

La politique d’accueil fustigée

De la gauche à la droite, de nombreux responsables politiques fustigent la politique d’accueil d’Angela Merkel qui a permis à plus d’un million de migrants et réfugiés d’entrer l’année dernière en Allemagne.

« Le terrorisme islamique est arrivé en Allemagne », a annoncé Horst Seehofer, ministre-président du Land de Bavière et opposant de longue date à la politique de la chancelière. Ce dernier réclame un durcissement des mesures de sécurité et des politiques d’immigration.

En vacances dans le nord de l’Allemagne depuis samedi, Angela Merkel avait jusqu’alors délégué à son ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière le soin de répondre à ces accusations. Contrairement au président François Hollande, qui s’est déplacé mardi en Normandie après le meurtre d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, Angela Merkel ne s’est pas rendue sur les lieux des dernières attaques ce qui a soulevé des interrogations en Allemagne.