La croissance aux Etats-Unis a déçu les attentes au deuxième trimestre sous l’effet d’une chute des investissements et malgré une consommation des ménages dynamique, selon la première estimation du département du commerce, publiée vendredi 29 juillet. Entre mai et juin, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 1,2 % en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, alors que les analystes se montraient bien plus optimistes et tablaient sur une hausse de 2,6 %.

Au deuxième trimestre, la première économie mondiale a pourtant pu compter sur son moteur traditionnel, la consommation des ménages, qui a connu une forte poussée (4,2 %) et une accélération par rapport à l’augmentation de 1,6 % du premier trimestre. Les Américains se sont notamment rués sur les biens de consommation, dont les achats ont flambé de 6,8 %, soit la plus forte hausse enregistrée depuis près de six ans.

Les chiffres du premier trimestre revus à la baisse

Le commerce extérieur, qui pesait ces derniers mois sur la croissance américaine en raison du renchérissement du dollar, a par ailleurs apporté une contribution positive au deuxième trimestre. Les exportations ont rebondi (+ 1,4 %) tandis que les importations ont continué de se replier (− 0,4 %) par rapport au trimestre précédent.

Mais ce dynamisme a été en partie compensé par l’effondrement des dépenses d’investissement privé qui ont connu leur plus forte chute depuis sept ans (− 9,7 %). Dans le détail, l’investissement des entreprises a continué de fléchir (− 2,2 %) pour le troisième trimestre de suite, tandis que celui des particuliers dans l’immobilier a fondu de 6,1 %, après avoir bondi de 7,8 % au cours des trois premiers mois de l’année.

L’Etat et les collectivités ont également contribué à freiner la croissance américaine, en réduisant leurs dépenses de 0,9 % par rapport au premier trimestre, un recul sans précédent depuis deux ans.

Point noir supplémentaire, le ministère a révisé à la baisse ses chiffres au premier trimestre, à 0,8 %, contre 1,1 % annoncé.

Mercredi 27 juillet, la Réserve fédérale des Etats-Unis, à l’issue d’une discussion de deux jours de son comité de politique monétaire, a choisi de ne pas modifier ses taux directeurs, qui évoluent dans une fourchette de 0,25 % à 0,50 %. Elle a en effet considéré que « le marché du travail s’est renforcé et l’activité économique a progressé à un rythme modéré » et qu’il faut que la politique monétaire reste « accommodante pour soutenir de nouvelles améliorations du marché du travail et un retour à l’objectif de 2 % d’inflation ».