Les hôtesses et stewards d’Air France poursuivaient leur grève vendredi 29 juillet, au troisième jour d’un mouvement qui entraîne l’annulation d’environ 20 % des vols, selon la compagnie. | Jacques Brinon / AP

Les hôtesses et stewards d’Air France poursuivaient leur grève vendredi 29 juillet, au troisième jour d’un mouvement qui entraîne l’annulation d’environ 20 % des vols, selon la compagnie. Les syndicats prédisent un week-end « compliqué », en plein chassé-croisé de l’été.

  • « Plus de 80 % » des vols assurés

Le trafic est conforme aux prévisions avec « plus de 80 % » des vols assurés, un niveau quasi identique à la veille mais inférieur à mercredi (87 %), selon Air France. Ces pourcentages incluent la filiale Hop !, qui assure les trajets domestiques, même si son personnel n’est pas en grève.

Au départ ou à l’arrivée de Roissy, 139 vols long et moyen-courriers ont été annulés, dont un « à chaud » vendredi matin. A Orly, le trafic a été réduit de 20 %, sans annulation de dernière minute.

  • Un week-end « compliqué »

Samedi, Air France prévoit d’assurer 80 % de ses vols. Le trafic moyen-courrier sera le plus touché, avec près de 30 % d’annulations. Plus de 80 % des vols intérieurs et plus de 90 % des long-courriers devraient être assurés, la direction faisant décoller ses avions avec des équipages réduits, et des cadres non grévistes selon des sources syndicales.

« Ça risque d’être compliqué ce week-end », avertit Christophe Pillet. Selon lui, « autour de 70 % » du personnel de cabine est en grève à Air France. La direction, disant se fonder sur les déclarations de grévistes reçues, anticipe 42 % de grévistes samedi, en hausse de six points, soit la plus forte mobilisation depuis le début de la grève mercredi.

  • La durée de l’accord d’entreprise en question

Le personnel navigant commercial (PNC) en grève refuse que l’accord d’entreprise fixant ses règles de travail, de rémunération et d’avancement, en vigueur jusqu’au 31 octobre, ne soit prolongé que pour dix-sept mois, comme le propose Air France. Les syndicats SNPNC-FO et UNSA-PNC, à l’origine de la grève, réclament une durée de cinq ans, ou un accord à durée indéterminée. Ils soupçonnent la direction de vouloir « attaquer » leurs droits collectifs dans dix-sept mois en cas de conjoncture économique défavorable.

  • « Aucun contact »

Le mouvement social devrait se poursuivre jusqu’à mardi soir, aucune rencontre n’étant programmée pour l’heure entre la direction et les syndicats. Il n’y a eu « aucun contact depuis jeudi dernier » et la dernière séance de négociation, à l’issue de laquelle les syndicats ont refusé l’ultime proposition de la direction, selon Christophe Pillet, du SNPNC-FO. C’est, selon lui, « une situation inédite sur un conflit aussi long et à cette période » de l’année, la plus chargée pour la compagnie.

La direction n’entend pas rouvrir les négociations pendant la grève, estimant avoir déjà fait suffisamment de concessions avant le conflit pour l’éviter. Elle a accepté de prolonger l’accord existant quasi à l’identique, renonçant ainsi à ses prétentions initiales. Air France est aussi restée inflexible sur la durée de l’accord proposée, au nom de la « souplesse » nécessaire, selon le président Frédéric Gagey, dans un secteur aussi concurrentiel « soumis à des aléas, notamment économiques ».

Malgré le statu quo, les syndicats entendent maintenir la pression, rappelant que leur préavis de grève est reconductible. Le SNPNC devrait réunir ses instances mercredi pour décider des suites, selon son porte-parole. Le conflit social intervient en plein pic estival, une période stratégique pour la compagnie, qui devait convoyer 150 000 passagers chaque jour ce week-end.

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