Pour Etienne Tshisekedi, l’opposant historique rentré en République démocratique du Congo dans la semaine, c’est l’occasion de montrer ses forces. Des milliers de ses partisans étaient descendues dans les rues de Kinshasa, dimanche 31 juillet, pour assister à son premier discours.

Parti de sa résidence dans l’est de la ville, Etienne Tshisekedi, dans une jeep, était entouré par des dizaines de motos et des centaines de personnes venues l’escorter jusqu’au lieu du meeting. Dans le cortège qui remontait le boulevard Lumumba on pouvait voir les drapeaux de plusieurs partis d’opposition.

Bataille sur le calendrier électoral

Pour beaucoup, le retour au pays d’Etienne Tshisekedi, 83 ans, représente la possibilité d’une opposition unie face au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat. Le scrutin est prévu à la fin 2016 mais ses adversaires l’accusent de vouloir s’accrocher au pouvoir.

Etienne Tshisekedi était arrivé deuxième de la présidentielle de 2011, dont il avait dénoncé les résultats. Auparavant, il avait combattu le régime de Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président.

Ayant échoué à faire modifier la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat, Joseph Kabila et son entourage proche s’emploient désormais à faire « glisser », selon l’expression en vigueur en RDC, le calendrier électoral. La Cour constitutionnelle est venue sans surprise appuyer la stratégie du clan présidentiel, considérant dans un arrêt rendu en mai que le Chef de l’état pourra rester en fonction jusqu’à la prestation de serment de son successeur.

Mais cette hypothèse est refusée par une large partie de l’opposition qui promet de multiplier les marches, toujours à hauts risques, pour contraindre le pouvoir d’organiser le scrutin à la date du 27 novembre.

Vendredi, la présidence avait, elle aussi, voulu montrer ses forces. Des milliers partisans de Kabila, toujours très populaire auprès de certaines franges de la population, avaient déjà manifesté leur soutien au régime en place dans la capitale de la RDC.

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et soutien de Kabila, lors d’une meeting à Kinshasa, le 29 juillet. | EDUARDO SOTERAS / AFP