The Washington Post, The Guardian, El Pais, le Corriere della Sera... Ce fleuron de la French Tech ne compte plus les références prestigieuses proposées sur sa plate-forme. « En France, nos formats de publicité vidéo sont adoptés par tous les quotidiens nationaux et la quasi-totalité des quotidiens régionaux, à l’exception de la Voix du Nord. Mais je ne désespère pas de les convaincre », sourit Pierre Chappaz, président exécutif de Teads.

Une belle réussite pour cette pépite qui a annoncé, lundi 1er août, une levée de fonds de 43 millions d’euros, la plus importante réalisée par la start-up à ce jour, auprès d’un syndicat bancaire regroupant BNP Paribas, Bank of China, HSBC, Banque palatine et Bpifrance. « Cette levée de fonds va nous permettre, entre autres, d’accélérer notre développement en Asie, notamment en Chine où ne disposons pas encore de bureaux », précise M. Chappaz.

Autre projet dans les cartons : l’acquisition, dès la rentrée, de petites start-up développant des technologies publicitaires complémentaires à celle de Teads, et qui pourront grâce à ce tour de table être financées en cash plutôt que par échange d’actions. Un moyen pour la société d’éviter de trop diluer l’actionnariat.

Sur les talons de Facebook et YouTube

Fondée il y a cinq ans, Teads, qui veut rivaliser avec Facebook et YouTube, a connu une croissance exponentielle. A tel point qu’aujourd’hui, la start-up est devenue le numéro un mondial des plates-formes de vidéos publicitaires selon le cabinet d’analyse Comscore.

Une prouesse que Teads attribue au format innovant qu’il a créé en matière de publicité vidéo. Aux traditionnels « pre-roll », ces films publicitaires déroulés pendant quelques secondes en préambule des vidéos sur YouTube, Teads a imaginé une vidéo publicitaire moins intrusive pour l’internaute, intégrée dans les pages des articles en ligne et qui se déclenche uniquement si le lecteur s’arrête dessus. « 60% des publicités pre-roll sont vues moins de 2 secondes. Cela représente pas mal d’argent perdu pour les annonceurs. Nous avons opté chez Teads pour un modèle à la performance : l’annonceur ne paye que si la vidéo est vue », souligne par ailleurs le patron.

Autre atout, selon Teads, pour rivaliser avec les géants américains : la qualité des espaces publicitaires qu’il propose :

« Nos clients apprécient d’avoir accès à des espaces dans les plus grands médias du monde. Ce n’est pas la même chose que de voir sa vidéo publicitaire diffusée en préambule d’une vidéo de chat. »

La société, qui compte plus de 450 employés dont environ 200 en France, est rentable depuis quatre ans et a réalisé 140 millions de dollars (125 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2015. Elle projette d’atteindre les 200 millions de dollars cette année. Un beau parcours que Teads espère prochainement compléter par une introduction en bourse au Nasdaq. « Notre comptabilité est déjà aux normes, nous attendons maintenant une période plus favorable pour nous lancer », explique M. Chappaz. Peut-être l’année prochaine.