Devant le restaurant Five Guys de Bercy Village, à Paris, à son ouverture le 1er août. | Juliette Garnier

Premier coup de feu dans les cuisines de Five Guys. L’odeur de friture est prégnante. Les steaks crépitent sur les plaques de fonte. La radio beugle des tubes de rock. La foule se presse contre le comptoir rouge et blanc. En deux heures de temps, l’enseigne américaine a débité plus de 500 burgers, lundi 1er août, dans son premier restaurant français, ouvert dans le centre commercial Bercy Village, dans le 13e arrondissement de Paris. « On s’attendait à une forte affluence. Une file d’attente d’une cinquantaine de personnes s’était formée dès 8 heures du matin ! » raconte Maxime Lestringant, directeur des opérations de l’enseigne en France, ancien de la chaîne de restauration Chipotle.

Pour l’ouverture de sa première unité dans l’Hexagone, la chaîne a mobilisé les membres de sa direction et le personnel de ses autres filiales européennes. John Eckbert, patron de l’enseigne américaine au Royaume-Uni, est venu donner un coup de main aux fourneaux. La directrice des ressources humaines de Five Guys en France, qui a recruté une soixantaine de personnes en quelques semaines, prend les commandes. Le directeur du marketing de Five Guys au Royaume-Uni, où elle est entrée en 2013, débite les steaks hachés. « Tout le monde est sur le pont », reconnaît M. Lestringant. Il le faut.

Rendu célèbre par Barack Obama

L’enseigne espère ouvrir une quarantaine de restaurants en France d’ici trois ans, soit autant qu’il en a inaugurés outre-Manche. Deux ouvertures sont déjà annoncées à Paris. « Aux Champs-Elysées, où nous exploiterons un restaurant quatre fois plus grand qu’à Bercy Village, fin 2016, et à la gare du Nord, en 2017 », détaille M. Lestringant. En France, l’enseigne s’est associée à l’entrepreneur britannique Charles Dunstone, cofondateur de la chaîne de téléphonie Carphone Warehouse, pour faire ses premiers pas en Europe voilà trois ans. Leur coentreprise est aussi chargée de l’expansion au Royaume-Uni. « Nous y ouvrons deux restaurants par mois en ce moment », rapporte M. Lestringant. La joint-venture doit aussi planter l’étendard rouge et noir de l’enseigne en Espagne fin 2016 et en Allemagne en 2017.

En 2009, le président des Etats-Unis l’avait qualifié leur cheeseburger de « meilleur burger » des Etats-Unis

Five Guys (1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires via 1 350 restaurants) espère convertir les Français à son concept de hamburgers haut de gamme né en 1986 sous les mains de Janie et Jerry Murrell, à Arlington, en Virginie. L’enseigne – Five Guys, « cinq gars » en anglais – doit son nom à ce couple, parents de quatre fils. Elle devient une chaîne au début des années 2000. Et en 2009, par la grâce de Barack Obama, l’enseigne se fait un nom. Le président des Etats-Unis l’avait alors sacré « meilleur burger » des Etats-Unis après y avoir commandé son cheeseburger dans un restaurant de Washington.

1,19 milliard de burgers mangés en France en 2015

Les proportions sont américaines : les frites débordent du cornet et le hamburger comprend deux steaks hachés

Cette réputation de bon burger précède Five Guys à Paris. Ici, dans ce décor évoquant les cantines des routiers américains, pas de menu, ni de plats : le client compose son burger en choisissant chacun des ingrédients et des sauces, pour 9 euros, sans supplément. « Tous les ingrédients sont frais à 100 %. Rien n’est congelé », fait valoir M. Lestringant. Le goût est celui d’un… burger. Les proportions sont américaines : les frites débordent du cornet et le hamburger comprend deux steaks hachés. Pourquoi deux, oserait-on ? N’est-ce pas trop ? Après avoir patienté en picorant des cacahuètes, le tout est servi sans plateau, dans un simple sac de papier kraft. Les boissons sont débitées en libre-service via une fontaine à sodas.

Five Guys espère toucher les vents favorables du marché du burger. Les Français raffolent de ce sandwich chaud et calorique. Selon le cabinet de conseil Gira Conseil, en 2015, ils ont en englouti 1,19 milliard, soit 11,2 % de plus que l’année précédente.