Aux classiques bourses et prêts à taux bas se sont ajoutés les statuts d’étudiants-salariés ou d’étudiants-entrepreneurs. | Biais Jean Marc

Les étudiants sont de plus en plus nombreux à toucher un salaire. Le fait que les formules pour faciliter ce travail se soient multipliées n’y est sans doute pas étranger. Aux classiques bourses et prêts à taux bas se sont ajoutés les statuts d’étudiants-salariés ou d’étudiants-entrepreneurs. Et la formation en alternance gagne également du terrain.

Le statut d’étudiant-salarié

Il permet de concilier études et activité professionnelle. Les jeunes éligibles ne relèvent pas de la sécurité sociale étudiante, mais du régime général des salariés. Ils peuvent obtenir un aménagement de leur emploi du temps scolaire. Certains suivent des cours le soir et le week-end, d’autres sont dispensés d’assiduité, d’autres encore effectuent une année d’études en deux ans. Le contrôle terminal remplace parfois le contrôle continu. Les avantages accordés diffèrent selon les établissements, les cursus et l’année de formation. Pour bénéficier de ce statut, l’étudiant doit travailler tout au long de l’année universitaire au moins 120 heures par trimestre.

Le statut d’étudiant-entrepreneur

Il a été créé pour encourager les bacheliers de moins de 28 ans à réaliser leur projet de création d’entreprise pendant leur cursus. Ce statut est délivré sur demande par les vingt-neuf Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite). Ceux-ci vérifient tant la réalité et la qualité du projet que le profil de celui qui le porte. Chaque bénéficiaire du statut est accompagné par un enseignant et un entrepreneur. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent s’inscrire au diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur (D2E), une formation sur mesure à la création et à la gestion d’une société. Autres avantages : l’accès à l’espace de bureaux partagés du Pépite et la possibilité de substituer le projet entrepreneurial au stage ou au projet de fin d’études.

L’alternance

Idéale pour se former à un métier, réduire au maximum ses frais de scolarité, obtenir un salaire et augmenter considérablement ses chances d’insertion professionnelle, la formation en alternance permet d’endosser les habits d’un salarié en formation, tout en conservant un statut d’étudiant. L’année s’organise entre le temps passé dans l’entreprise et le lieu d’études, à des rythmes variables selon les écoles ou les universités.

Le service civique

Ouvert, en France et à l’étranger, aux jeunes de 16 à 25 ans, le service civique est indemnisé à hauteur de 573 euros par mois. Il requiert un investissement important : au moins vingt-quatre heures par semaine sur une durée de six à douze mois. Les missions liées à l’éducation, l’environnement ou la santé ne manquent pas dans les collectivités territoriales (mairies, départements), les établissements publics (musées, rectorats) et les associations. Deux exemples : encourager l’entrepreneuriat dans les quartiers populaires à Dunkerque (Nord) ou réduire le gaspillage alimentaire dans un collège-lycée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). L’intérêt général est le point commun de toutes les missions.

Les bourses sur critères sociaux

Cette solution est sans doute la plus répandue. Les bourses sur critères sociaux, versées pendant dix mois et toutes administrées par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), concernent les étudiants âgés de moins de 28 ans. Elles s’échelonnent sur neuf niveaux, allant de l’exonération du paiement des droits universitaires dans les établissements publics et du paiement de la cotisation à la sécurité sociale étudiante à une aide de 5 545 euros par an.

L’aide au mérite est réservée aux bacheliers titulaires d’une mention « très bien » au baccalauréat. Elle s’élève à 900 euros annuels pendant trois ans. Des bourses complémentaires destinées aux étudiants en situation de précarité sont délivrées par le président du conseil départemental et par le service social du Crous.

Les fondations privées

La Fondation de France en rassemble certaines, dont la Fondation Objectif grandes écoles, qui concerne les écoles de commerce, d’ingénieurs, de sciences politiques, en France et à l’étranger. Elle alloue en moyenne 10 000 euros par an pendant cinq ans. Plusieurs fondations s’adressent à des profils différents : la Fondation Entraide Hostater à des étudiants en fin de cursus universitaire, la Fondation Georges Besse aux « très bons élèves scientifiques ».

Les prêts bancaires

Les banques proposent pléthore de prêts bancaires à des taux préférentiels pour financer des études, évolutifs selon la cote des écoles ou des universités. Mais un prêt à la consommation avec un taux inférieur à 3,5 % en moyenne, même étalé sur plusieurs années, représente un endettement important, et une caution servant de garantie à la banque est nécessaire. L’Etat peut apporter sa garantie pour un prêt dont la somme n’excède pas 15 000 euros.

Enfin, un nouveau site, Studylink, soutenu par l’école de management de Grenoble promet aux étudiants de « constituer et de convaincre leur communauté de prêteurs » (famille, amis, réseau de son école, etc.) pour financer leurs études.