Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a indiqué lundi qu’il allait bientôt « démarrer les échanges » avec les groupes armés pour mettre en place le programme « DDR » (désarmement, démobilisation, réinsertion) dans son pays miné par l’insécurité post-guerre civile.

« Avec les représentants des groupes armés, je pense que dans la semaine ou la semaine prochaine, on va démarrer les échanges pour clarifier un certain nombre de points. Avec les groupes armés et les experts », a déclaré M. Touadéra à la radio Ndeke Luka de Bangui.

« Il y a beaucoup d’armes dans le pays, du grand banditisme. Dans l’arrière-pays, les gens ne peuvent pas aller aux champs. Il faut aborder très vite ce processus », a ajouté le président, de retour de son premier sommet de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) samedi à Malabo.

Manque de fonds

Les autres pays membres (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad) ont annoncé une aide de quatre milliards de francs CFA (environ six millions d’euros) en faveur du retour de la paix en Centrafrique.

« Les quatre milliards ne vont pas suffire pour couvrir tout le processus mais c’est un signal très fort », a commenté M. Touadéra. Une conférence des bailleurs de fonds de la Centrafrique va se tenir à Bruxelles le 29 novembre.

M. Touadéra a été élu en début d’année avec pour mission de relever son pays ravagé par la guerre civile en 2013 après le renversement du président François Bozizé entre rébellion Séléka et milices anti-Balaka.

Une mission des Nations unies d’environ 1 000 soldats et policiers (la Minusca) a pris sur le terrain le relais de l’opération militaire française Sangaris, dont Paris a annoncé la fin pour octobre, en attendant la reconstruction d’une armée centrafricaine.

Un total de 3 152 ex-combattants a été enregistrés en un an par le programme pré-DDR, avait indiqué fin juillet un porte-parole de la Minusca.

Les tourments éternels de la Centrafrique