Les analystes de Goldman Sachs se sont prêtés au jeu des pronostics pour les JO de Rio. | BRENDAN MCDERMID / REUTERS

Même les économistes ont le droit de se prêter au jeu des pronostics. Comme pour de nombreux événements sportifs, les analystes de la banque américaine livrent leurs prédictions pour les Jeux olympiques de Rio. Contrairement à leur domaine de prédilection – l’économie – qui repose sur des facteurs relativement intangibles, les membres du groupe de recherche de la banque, mené par Francesco Garzarelli, se sont attaqués à un domaine où l’incertitude, la chance et l’inconnu règnent.

En s’appuyant sur des éléments macroéconomiques, comme la croissance des nations concurrentes, qui est un indicateur déterminant si un « pays est plus susceptible que d’autres de produire des athlètes de classe mondiale, dans un environnement propice », mais aussi sur des critères sportifs, comme l’historique des médailles, ou les résultats des athlètes sélectionnés, les analystes ont construit le tableau des médailles qui leur semble le plus probable. Les Etats-Unis devraient de nouveau l’emporter. Les économistes estiment que le pays de Michael Phelps peut glaner 106 médailles, dont 45 en or. Ils devanceraient une fois de plus la Chine, qui pourrait repartir avec 89 breloques, dont 36 du métal le plus prisé.

Quant à la délégation française, elle devrait potentiellement émerger au 7e rang mondial, avec très exactement 36 médailles, dont 11 d’or, talonnée de près par l’Italie et la Hongrie. Les Bleus emporteraient ainsi une médaille d’argent ou de bronze de plus que lors des Jeux de Londres, en 2012. A noter que le pays hôte, le Brésil, devrait voir son total sensiblement augmenter, avec une demi-douzaine de podiums en plus.

Le tableau des médailles de Rio selon Goldman Sachs. | Goldman Sachs

La Russie en chute libre

Evidemment, outre les critères sportifs et économiques, les analystes de Goldman Sachs ont aussi pris en compte les réalités disciplinaires dans leur décompte. Selon eux, la Russie, toujours affectée par le scandale de dopage d’Etat qui a conduit à la suspension de nombreux sportifs, verrait son total de médailles baisser de 24 unités, dont dix médailles d’or en moins. Cette dégringolade au quatrième rang des nations profiterait à la Grande-Bretagne, qui conforterait sa troisième position avec pas moins de 59 médailles, soit une de moins que les Russes.

Dans ce rapport de vingt pages, Goldman Sachs a aussi constitué un indice, permettant de déterminer le pays le plus susceptible de dominer tel ou tel sport. Ainsi l’on apprend que dans le domaine des « sports assis », comme le cyclisme ou l’aviron, les Britanniques ne devraient pas perdre leur leadership, alors que la Corée du Sud devrait affirmer sa suprématie en tir à l’arc et que l’Italie montrera au monde entier sa maîtrise de la parade riposte en escrime. Selon ce même rapport, des nations telles que l’Australie, la Grèce ou encore le Venezuela sous-performent depuis plusieurs olympiades, comparé aux espérances réalistes de médailles.

La dernière fois que la banque d’investissement s’était prêtée au jeu des prédictions, il s’agissait de l’Euro 2016 en France. Les analystes avaient alors indiqué que l’équipe de France était amenée à l’emporter en finale, contre l’Allemagne. L’Espagne devait figurer à la troisième place. Quant au vainqueur réel, le Portugal, il aurait dû échouer contre l’Angleterre, en quarts de finale. Quant à la présence de l’Islande en quarts de finale, les analystes de Goldman Sachs n’avaient rien vu venir. La glorieuse incertitude du sport.

JO de Rio : visite aérienne
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