Cinquante-sept mille migrants sont bloqués en Grèce en raison de la fermeture des frontières de l’Union européenne. | Petros Giannakouris / AP

Les demandes d’asile ne cessent de se multiplier en Grèce. Au cours des cinq premiers mois de l’année, 13 583 demandes ont été déposées et 677 ont été acceptées, a-t-on appris mercredi 3 août auprès du service grec chargé d’étudier ces dossiers. Plus de la moitié des demandeurs d’asile (7 032) sont des Syriens, suivis par les Irakiens (1 248) et les Pakistanais (1 030).

Le nombre des personnes qui vont obtenir le droit d’asile va encore augmenter, selon ce service, puisque l’ensemble des demandes pour cette période n’a pas encore été examiné, la procédure dans ce domaine restant très lente en raison du manque de personnel et de récentes modifications dans la législation correspondante.

La majorité des experts des pays européens censés venir aider la Grèce dans le traitement de ces requêtes ne sont pas toujours arrivés, ne cesse à cet égard de rappeler ce service.

3 647 demandes acceptées en 2015

Le ministre chargé de l’immigration, Yannis Mouzalas, a ainsi martelé dans un entretien paru dans le quotidien allemand Bild que « la Grèce continue de réclamer le renforcement de son service d’asile par des fonctionnaires européens, tout en se disant reconnaissant de l’aide de ceux qui sont déjà arrivés dans le pays ».

En 2015, année où l’immigration en provenance du Proche-Orient a été particulièrement importante, les habitants de cette région fuyant guerre et pauvreté sont en majorité passés par les îles grecques pour rejoindre l’Europe. La Grèce avait octroyé le droit d’asile à 3 647 personnes, soit trois fois plus que l’année précédente et seize fois plus qu’en 2013.

Au total, 57 000 migrants et réfugiés sont bloqués en Grèce depuis le verrouillage des frontières européennes en mars, dont 9 634 sont encore retenus sur des îles de la mer Egée, la plupart en vertu de l’accord controversé UE-Turquie signé le 20 mars.

Quatre cent soixante-huit personnes renvoyées en Turquie

Prévoyant le renvoi des migrants en Turquie s’ils n’ont pas demandé l’asile en Grèce, cet accord a jusqu’ici fortement endigué le flux migratoire vers la Grèce. C’est l’Italie qui est désormais redevenue la principale porte d’entrée des migrants en Europe, comme c’était le cas avant 2015.

Toutefois, seules 468 personnes, qui n’avaient pas demandé l’asile, avaient été renvoyées en Turquie au 21 juillet.

Jusqu’à la mi-juillet, 10 000 demandes d’asile ont été pré-enregistrées sur les îles, dont 2 305 ont déjà fait l’objet d’un premier entretien, selon le service chargé de ces dossiers.