En juillet, la Banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 0 % pour 2016, mettant la situation économique du pays au cœur des débats des élections municipales qui se tiennent mercredi 3 août dans le pays.

L’Afrique du Sud traverse une crise économique, avec un taux de chômage très élevé (26,7 %) et des inégalités criantes. Plusieurs zones sont toujours privées des services publics de base comme l’eau ou l’électricité. Il est aussi affecté par une très forte sécheresse qui a provoqué une augmentation du prix des denrées alimentaires.

Le pays est pourtant la première économie industrialisée d’Afrique, est un pays riche en minerais et tire des revenus importants du platine (70 % de la production mondiale), de l’or, du charbon et du diamant.

Le président Zuma au cœur de scandales

Fin mars, la justice a jugé que Jacob Zuma avait violé la Constitution en refusant de rembourser les frais de rénovation de sa propriété privée non liés à la sécurité (piscine, centre pour visiteurs, enclos pour bétail, poulailler et amphithéâtre). Elle vient de lui donner 45 jours pour rembourser à l’Etat la somme de 500 000 dollars.

Un autre scandale de corruption présumée, lié à la conclusion en 1999 d’un contrat d’armement de 4,8 milliards de dollars, embarrasse le chef de l’Etat.

Située à l’extrémité sud du continent africain, l’Afrique du Sud reste une destination touristique importante pour ses plages, ses vignobles et ses réserves animalières. Sa population s’élevait à 55 millions d’habitants en 2015, selon la Banque mondiale. Plus de 79 % de Noirs, 9 % de Métis, plus de 8 % de Blancs et 2,5 % d’Indiens.

Grève dans le secteur pétrolier

Au moins 20 000 employés du secteur pétrolier sud-africain se sont par ailleurs mis en grève jeudi 28 juillet, pour réclamer une hausse des salaires de 9 %, alors que les compagnies Sasol, Chevron et Total leur proposent 7 %.

Le mouvement social affecte le transport de l’essence et les raffineries, « donc l’impact sera énorme si la grève se prolonge », a déclaré à l’AFP Clement Chitja, porte-parole de la Confédération des salariés de la chimie, de l’énergie, du papier, des imprimeries et du bois.

« Les stations-service pourraient se retrouver à sec dans trois jours, mais ce n’est pas ce que nous voulons. Les employeurs doivent nous faire de meilleures propositions » salariales, a ajouté le porte-parole, indiquant que « 20 000 employés » affiliés à la confédération et à d’autres syndicats étaient en grève.

Il a également mis en garde les compagnies pétrolières contre toute tentative de contourner la grève. « Si les patrons remplacent les grévistes par des chauffeurs de camions-citernes non-syndiqués, nous leur bloquerons le chemin », a déclaré le porte-parole.

Les syndicats sont puissants en Afrique du Sud et le pays est coutumier des grèves, parfois dures, lors des négociations salariales. Cette année cependant, les grèves ont été rares car la croissance économique est au point mort et le chômage élevé.