Les premières épreuves des JO de Rio commencent le 3 août, et les retards, lenteurs et ratés logistiques qui accompagnent souvent les ouvertures de telles compétitions internationales s’accumulent.

Le village olympique est boudé par certains athlètes à cause de problèmes de plomberie, une rampe du bassin de voile s’est effondrée… Un début pas idéal pour un événement sportif qui coûte près de 10 milliards d’euros, 40 % de plus que le budget prévu initialement.

Des gradins devant le slalom de kayak et canoë, au complexe olympique de Hellinikon, Athènes, le 16 juin 2014, dix ans après les JO. | Yorgos Karahalis / Reuters

L’organisation des Jeux olympiques est souvent un gouffre financier, quelle que soit d’ailleurs la santé économique du pays hôte. Des infrastructures immenses sont construites alors qu’elles ne resserviront pas, ou très peu. Et la planète se retrouve parsemée de cimetières olympiques, où rouillent une piste de bobsleigh, un stade envahi de mauvaises herbes, une piscine à l’abandon…

Certains sites sont devenus emblématiques, comme celui d’Athènes (JO de 2004), alors que la Grèce avait triplé son budget initial pour construire des infrastructures construites en catastrophe et laissées en friche depuis.

Une piscine du village olympique de Thrakomakedones, au nord d’Athènes, le 25 juin 2014, dix ans après les Jeux olympiques. | Yannis Behrakis / Reuters

Impraticable, rouillé, abandonné à la nature

Un autre cimetière olympique célèbre est celui des JO de Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, en 1984. La Yougoslavie de l’époque a, depuis, connu la guerre, et Sarajevo devenue dans les années 1990 une ville martyre. Plus de trente ans après, si certaines structures ont été restaurées, comme le complexe sportif de Kosevo, d’autres sont complètement abandonnées.

La piste de bobsleigh des Jeux olympiques d’hiver 1994, au Mont Trebevic, près de Sarajevo, le 19 septembre 2013. | Dado Ruvic / Reuters

L’impact environnemental des cimetières olympiques est considérable, notamment dans les zones montagneuses où les aménagements survivent rarement à la durée de la compétition. En France par exemple, des vestiges des JO d’hiver de Grenoble (1968) sont encore visibles dans la région, comme le rappelait Reporterre, ainsi du tremplin de saut à ski de Saint-Nizier qui y rouille depuis près d’un demi-siècle. Un tunnel percé dans la montagne entre Grenoble et le plateau du Vercors devait servir pour rallier l’un des sites de compétition. Il est impraticable depuis un éboulement en 1993.

Le site de kayaking des Jeux olympiques de Pékin (2008), le 27 mars 2012. | David Gray / Reuters

A Turin, qui accueillait les JO d’hiver en 2006, on avait imaginé que les rampes de saut à ski deviendraient un site d’entraînement pérenne. Comme l’indiquait La Repubblica en 2010, il n’en fut rien, les rampes ayant été détruites par des avalanches. Aujourd’hui, comme dans beaucoup d’autres sites laissés à l’abandon à la nature :

« Les installations de saut à ski de Pragela ressemblent à une cathédrale désaffectée dans la neige. »