La président brésilienne, Dilma Rousseff, a été supendue le 12 mai. | © Ueslei Marcelino / Reuters / REUTERS

Au Brésil, le début des Jeux olympiques à Rio ne fait pas oublier la crise politique qui secoue le pays depuis des mois. Jeudi 4 août, une commission spéciale de 21 sénateurs doit rendre ses recommandations sur la poursuite ou le classement de la procédure de destitution contre la présidente Dilma Rousseff. La dirigeante de gauche, suspendue depuis le 12 mai, est accusée de maquillage des comptes publics.

Ce rapport, qui devrait être largement adopté, n’est qu’une étape, non contraignante, avant le vote en assemblée plénière du Sénat, le 9 août. Ce jour-là, si la majorité simple des 81 sénateurs se prononce pour la poursuite de la procédure d’« impeachment », une nouvelle séance sera organisée fin août, au cours de laquelle l’avenir de Mme Rousseff sera décidé. Soit elle est destituée, et perd donc ses droits politiques pour huit ans, soit elle retrouve son mandat qui va jusqu’à fin 2018. Selon les projections, au moins 54 des 81 sénateurs vont voter contre Dilma Rousseff et ainsi la destituer, après plus de cinq ans au pouvoir.

Michel Temer veut se rendre au G20 en tant que président

C’est le président de la Cour suprême, Ricardo Lewandowski, qui présidera la séance du vote du 9 août, sur l’impeachment. Un groupe de juristes qui a demandé la destitution de Mme Rousseff en 2015 fera l’accusation et la défense de la présidente sera assurée par son ancien ministre de la justice, Eduardo Cardozo. Chaque partie aura 48 heures pour présenter une liste de cinq témoins au maximum.

La date du jugement final sera ensuite fixée. Sûr du résultat, le PMDB, parti du président par intérim Michel Temer, fait désormais pression pour que le vote de destitution ait lieu à partir du 25 août. Cela permettrait à M. Temer, qui deviendrait chef de l’Etat jusqu’aux élections de 2018, de se rendre au sommet du G20 en Chine, début septembre sans le qualificatif de président « par intérim ». Mme Rousseff, elle, accuse son probable successeur d’avoir ourdi un « coup d’Etat parlementaire ».

Avec la pire récession économique de ces quatre-vingts dernières années, un gouvernement et un parti éclaboussés par le scandale géant de corruption Petrobras et un Parlement qui la boycottait, la présidente Rousseff est devenue impopulaire au fil des mois. Elle ne semble plus disposer de marge de manœuvre.