L’envoyé de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, a appelé jeudi à Kinshasa le gouvernement de la République démocratique du Congo à libérer des détenus politiques pour faciliter un dialogue avec l’opposition en vue de la tenue de l’élection présidentielle.

« Nous encourageons le gouvernement à aller plus loin dans la libération des détenus politiques et prisonniers, parce que c’est un élément important des mesures d’apaisement qui peuvent contribuer à créer des conditions propices pour ce dialogue », a déclaré à la presse Koen Vervaeke, envoyé de l’UE pour les Grands Lacs.

« Notre présence physique témoigne de l’urgence de pouvoir lancer ce dialogue », a dit M. Vervaeke. Il s’exprimait en marge d’une réunion du Groupe international de soutien de la facilitation et au dialogue politique en RDC, composé des représentants de l’ONU, de l’UE, de la Francophonie, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Un dialogue qui doit être « inclusif »

Ce dialogue convoqué fin novembre 2015 par le président congolais Joseph Kabila « doit être équitable, inclusif » et se tenir dans « le respect de la Constitution congolaise », a ajouté le diplomate européen. L’opposition avait d’abord boudé ce dialogue, le considérant comme un « piège » du pouvoir, avant de donner son accord moyennant des préalables, notamment la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

L’opposition craint depuis des mois que M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne reporte la présidentielle censée se tenir avant la fin de l’année mais devenue improbable. Son mandat s’achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais la Cour constitutionnelle l’a autorisé en mai à rester en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.

Six militants du mouvement des jeunes indignés opposés à toute prolongation du mandat de M. Kabila, condamnés pour « tentative d’incitation à la révolte », ont bénéficié le 22 juillet d’une grâce présidentielle, après avoir passé quatre mois en prison.