Fethullah Gülen, en Pennsylvanie le 17 juillet. | Chris Post / AP

Soupçonné par le pouvoir turc d’être à l’origine du coup d’Etat manqué du 15 juillet, Fethullah Gülen, prédicateur exilé depuis 1999 aux Etats-Unis, a de nouveau nié toute responsabilité dans un bref communiqué vendredi 5 août. « J’ai condamné à plusieurs reprises la tentative de coup d’Etat en Turquie et nié toute connaissance ou toute implication » dans cette affaire, qui a fait vaciller le pouvoir pendant quelques heures et causé la mort de 272 personnes selon les autorités.

Visé par un mandat d’arrêt turc émis jeudi par un tribunal d’Istanbul, une démarche ouvrant la voie à une demande formelle d’extradition du président Recep Tayyip Erdogan auprès de Washington, l’ex-imam a dénoncé l’absence d’indépendance de la justice turque.

« Il est établi que le système judiciaire turc n’est pas indépendant, donc ce mandat d’arrêt est encore un exemple de la tendance du président Erdogan à l’autoritarisme et à s’éloigner de la démocratie. »

Brouille depuis 2013

L’imam Fethullah Gülen est le chef de la confrérie des Fethullahci (adeptes de Fethullah), un courant affilié au mouvement religieux sunnite Nurcu (« adeptes de la lumière »). Son mouvement, Himzet, était très puissant en Turquie, où il était l’allié de l’AKP (le Parti de la justice et du développement fondé par M. Erdogan) jusqu’en 2013. Une brouille avait alors éclaté entre les deux alliés lors du scandale dit des « écoutes téléphoniques ».

Avec la complicité de policiers membres de la confrérie, des conversations révélant un système de corruption au plus haut niveau de l’Etat avaient été dévoilées, mettant M. Erdogan, alors premier ministre, dans l’embarras.

Depuis, le régime turc se livre à une véritable guerre contre les « gülenistes ».