Nucléaire : pourquoi le projet de centrale d’Hinkley Point est-il controversé ?
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Le tribunal des référés de Paris a rejeté, vendredi 5 août, le recours du comité central d’entreprise (CCE) d’EDF visant à suspendre le feu vert donné par le conseil d’administration du groupe public au projet controversé de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l’Angleterre. La juge considère « qu’il n’y a pas lieu à référé dans la mesure où il n’y a pas de dommage imminent à la date d’aujourd’hui », a indiqué le cabinet d’avocats Alain Levy, qui représente le CCE.

Le conseil d’administration d’EDF avait approuvé, le 28 juillet, le lancement effectif de ce projet controversé, qui représente un investissement de 18 milliards de livres (environ 21,5 milliards d’euros) supporté à un tiers par le groupe chinois CGN. Mais le gouvernement britannique, pourtant perçu comme un fervent partisan du chantier, avait créé la surprise en déclarant dans la foulée vouloir prendre le temps de la réflexion avant de donner son feu vert au projet.

Inquiétudes des syndicats

Pour le CCE, il s’agissait avec ce référé de défendre « l’accès au juge » de l’instance, EDF ayant décidé de soumettre le projet vote des administrateurs sans attendre le résultat, le 22 septembre, d’une autre action en justice du comité pour obtenir des informations supplémentaires sur le projet britannique afin de pouvoir rendre « valablement » un avis. Le groupe énergétique, détenu à près de 85 % par l’Etat français, estime lui avoir clos le 4 juillet la procédure de consultation, l’absence d’avis du CCE valant à ses yeux avis négatif, au demeurant purement consultatif.

Le projet Hinkley Point suscite de fortes inquiétudes au sein de la plupart des syndicats d’EDF, qui ont demandé son report de deux ou trois ans de crainte qu’il ne fragilise la situation financière du groupe français, déjà confronté à d’importants défis financiers.