Le Congrès national africain, parti de Nelson Mandela, a subi un revers historique lors des élections municipales en Afrique du Sud. | GIANLUIGI GUERCIA / AFP

C’est une défaite de plus pour le parti de Nelson Mandela. Le Congrès national africain (African National Congress, ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, a subi samedi 6 août un revers historique aux élections municipales en étant devancé dans la capitale Pretoria par le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (Democratic Alliance, DA), selon les résultats définitifs transmis par la commission électorale.

A Tshwane, la métropole qui englobe Pretoria, la DA obtient 43,1 % des suffrages, contre 41,2 % pour l’ANC qui détenait jusqu’à présent la majorité absolue dans cette ville, selon les résultats publiés à l’issue du dépouillement intégral du vote qui s’est déroulé mercredi.

Cette défaite vient s’ajouter à celle enregistrée vendredi par l’ANC à Nelson Mandela Bay, sixième métropole du pays qui contient Port Elisabeth, un bastion de la lutte contre l’apartheid, également remportée par la DA (46,7 %, contre 40 %).

« Point de basculement »

« C’est un point de basculement pour le peuple d’Afrique du Sud. Cela montre que nous ne sommes pas seulement un parti d’opposition, mais de gouvernement », s’est réjoui samedi Mmusi Maimane, leader de la DA.

Ces mauvais résultats sont historiques pour le parti de Nelson Mandela qui gouverne l’Afrique du Sud depuis la fin de la dictature raciale de l’apartheid et l’avènement de la démocratie en 1994.

Au niveau national, l’ANC reste le premier parti du pays mais accuse un important recul dans les urnes, avec moins de 54 % des voix (8 points de moins qu’en 2011), le score le plus bas du parti toutes élections confondues depuis son arrivée au pouvoir.

A Port Elizabeth comme à Pretoria, les libéraux de la DA n’ont cependant pas obtenu de majorité absolue et devront trouver des alliés pour former une coalition.

La gauche radicale faiseuse de roi

Ils pourraient se tourner vers la troisième force politique du pays, les Combattants pour la liberté économique (Economic Freedom Fighters, EFF), un parti de gauche radicale qui participait à ses premières municipales. Avec 8 % au niveau national et près de 12 % à Pretoria, le parti de Julius Malema qui prône la nationalisation des mines et l’expropriation des fermiers blancs va ainsi jouer le rôle de faiseur de roi dans cette élection.

Ses proches ont déjà laissé entendre que les EFF ne s’allieraient pas au parti au pouvoir, ouvrant potentiellement la voie à une étonnante coalition avec les libéraux de la DA, aux convictions politiques diamétralement opposées.

Tous les résultats de ces municipales sont acquis samedi, sauf à Johannesburg, où il reste 10 % des bulletins à dépouiller et où la DA et l’ANC sont toujours au coude-à-coude samedi après-midi. La commission électorale doit annoncer les résultats définitifs samedi à 18 heures.

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