Yannick Agnel, le 7 août à Rio. | GABRIEL BOUYS / AFP

Eliminé dimanche soir dès les séries du 200 mètres, quatre ans après son titre olympique sur la distance à Londres, Yannick Agnel, 24 ans, a laissé entendre après la course que les Jeux olympiques de Rio étaient vraisemblablement sa dernière grande compétition internationale.

« Je suis extrêmement déçu, mais j’ai fait tout ce que j’ai pu, je n’ai rien à regretter, a expliqué le nageur du club de Mulhouse. Je suis passé par tellement de choses difficiles ces derniers années que c’était déjà une victoire en soi d’être ici. Même si ça passe pas, je suis content d’être ici et d’avoir tenté de défendre mon titre. »

Lorsqu’il lui fut demandé s’il avait vraiment un espoir de pouvoir bien figurer sur le 200 mètres, Agnel a répondu : « Si je suis dans une compétition, ce n’est pas pour faire le touriste. Il y a toujours une lueur d’espoir. Je suis un compétiteur, je suis là pour me battre, j’ai tout le temps l’œil du tigre, mais comme je savais que ça allait probablement être ma dernière course en individuel à l’international, j’avais à cœur de bien faire les choses. »

Le message semble clair : une fois achevé le relais 4 x 200 m, auquel il participera dans la nuit de mardi à mercredi, Agnel quittera les bassins. « Vu les quatre dernières années, si je m’en retape quatre comme ça, je vais me retrouver entre quatre planches. Ça a été tellement dur. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça a été difficile ces quatre dernières années. Il y a encore une course ou deux à nager, et on verra par la suite. »

Aucun regret

Yannick Agnel, également champion du monde du 200 m en 2013, avait quitté avec fracas son club historique de Nice quelques mois avant ces Mondiaux à Barcelone, en raison d’un différend avec son entraîneur Fabrice Pellerin. Il était parti aux Etats-Unis sous les ordres de Bob Bowman, mais la collaboration avec le coach de Michael Phelps s’étant révélée infructueuse, il était revenu en France, à Mulhouse, un an et demi plus tard.

Le nageur a dit n’avoir aucun regret sur ses choix de carrière : « Je suis content de toutes les décisions que j’ai prises. C’était soit je prends cette décision [de quitter Nice], soit c’était ma santé qui était en péril. Partir au Etats-Unis, ça m’a sauvé, et après, j’ai pris la décisions de rentrer en France de façon très logique, à Mulhouse. Je ne remercierai jamais assez Bob [Bowman] de m’avoir tiré de ça, Lionel Horter [son entraîneur], toute sa famille, tous les gens de Mulhouse qui m’ont accueilli, et avec qui on a construit ces deux années. Je pensais vraiment que ce serait difficile d’accéder à ces Jeux olympiques, et au final, j’y suis. Voilà, j’avais vraiment à coeur de montrer à tout le monde qu’en se défonçant, en y croyant jusqu’au bout, on pouvait changer son étoile. J’ai profité de ces moments à fond. »