Capture d’écran du site de l’ONG Baraka City, réclamant la libération de Moussa Ibn Yacoub. | https://barakacity.com/

Moussa Ibn Yacoub, qui s’est rendu au Bangladesh pour l’ONG musulmane Baraka City et y a été retenu plus de sept mois pour « activités suspectes », est arrivé dimanche à l’aéroport de Roissy. L’humanitaire de 28 ans a atterri dans la soirée, accueilli sous les applaudissements et youyous d’une centaine de personnes, proches et membres de son comité de soutien, rapporte l’Agence France-Presse. Selon France Inter, qui a pu joindre le frère du jeune homme au téléphone, Moussa Ibn Yacoub a passé la nuit chez lui, à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Il a été arrêté le 19 décembre au Bangladesh, où il visitait des camps de réfugiés rohingya, une minorité musulmane venue de Birmanie. Son nom d’usage musulman, adopté lors de sa conversion à l’islam, attira l’attention de la police car il diffère de celui qui figure sur ses papiers officiels, Maxime Puemo Tchantchuing.

Il lui a été aussi reproché de ne pas s’être déclaré aux autorités. Au Bangladesh, « les Rohingya sont considérés comme illégaux, ce qui explique l’impossibilité de légaliser notre présence », s’est défendu Baraka City. Après soixante-dix jours de détention, Moussa Ibn Yacoub a été placé en liberté conditionnelle avec interdiction de quitter le territoire, le 1er mars. Les charges contre lui ont été abandonnées à la fin de juillet.

La détention du jeune homme a suscité une large mobilisation sur Internet et son portrait a été affiché sur le fronton de la mairie de Montreuil. Une pétition sur le site Internet de l’ONG Baraka City a recueilli plus de 440 000 signatures, et 150 élus ont demandé sa libération. « Merci à tous d’être venus ici, je suis très, très content d’avoir vu toute la mobilisation derrière moi », a dit le jeune homme à ceux venus l’accueillir. « Cela montre qu’une communauté est capable de se mobiliser, pas seulement pour Moussa mais aussi pour une cause, celle des Rohingya ».

Moussa Ibn Yacoub doit tenir mercredi après-midi une conférence de presse à l’hôtel de ville de Montreuil, à l’issue de laquelle son portrait sera décroché du fronton du bâtiment.