Minecraft, l'un des plus populaires jeux en ligne. | Minecraft

Une vaste étude australienne (PDF) montre que les personnes jouant régulièrement aux jeux vidéo en ligne obtiennent en moyenne de meilleurs résultats scolaires que leurs camarades dans plusieurs matières, tandis que les adolescents utilisant beaucoup les réseaux sociaux ont de moins bonnes notes que ceux qui n’y sont pas inscrits.

L’étude, réalisée par des chercheurs du Royal Institute of Technology de Melbourne, portant sur 12 000 adolescents de quinze ans, a comparé les notes obtenues par des lycéens participant à l’étude PISA (Program for International Student Assessment, le programme international sur le suivi des acquis des élèves de l’OCDE).

Les résultats montrent que les adolescents utilisant très régulièrement les réseaux sociaux obtiennent en moyenne de moins bonnes notes en mathématiques, en lecture et en science. A l’opposé, les lycéens qui jouent régulièrement à des jeux vidéo en ligne ont de meilleures notes en mathématiques, comme en lecture et en sciences. Dans les deux cas, la tendance est la même, quel que soit le niveau social de la famille.

Des différences « significatives » mais minimes

La différence de notes est « significative » statistiquement, notent les auteurs de l’étude, mais ne se traduit pas par des écarts importants de notes – les utilisateurs fréquents de réseaux sociaux ont des notes inférieures de 4 % à la moyenne, et chez les joueurs réguliers de jeux vidéo en ligne, les notes sont supérieures de 3 % à la moyenne.

Les conclusions sont à prendre avec précautions, notent les auteurs de l’étude, qui n’ont pas été en mesure de déterminer si la pratique des jeux vidéo permettait d’améliorer les compétences des élèves, ou si les jeux en ligne attiraient davantage d’élèves ayant des notes supérieures à la moyenne en mathématiques ou en lecture. Par ailleurs, les adolescents totalement absents des réseaux sociaux sont très minoritaires dans l’étude, et les différences de notes entre ceux qui y sont inscrits sont faibles.

Pour les auteurs, la corrélation établie entre l’usage intensif des réseaux sociaux et des notes plus faibles ne doit donc pas laisser conclure qu’il faut réduire drastiquement l’accès des adolescents à Facebook ou Twitter - cela n’aurait qu’un effet « à la marge » sur les résultats scolaires, estiment-ils. Ces derniers notent également que les facteurs les plus corrélés à l’échec scolaire, comme l’absentéisme ou l’absence de suivi après un redoublement, jouent un rôle autrement plus important. « Etant donné que 78 % des adolescents sur lesquels portait notre étude utilisent les réseaux sociaux tous les jours ou presque tous les jours, les écoles devraient prendre une approche plus proactive pour utiliser les réseaux sociaux à des fins pédagogiques », estiment les chercheurs.