Les temps sont durs chez SFR. Face à la concurrence féroce qui agite le secteur des télécoms français, l’opérateur au carré rouge signe un début d’année difficile. Le mariage avorté début avril de Bouygues Telecom et Orange, qui aurait permis de ramener le nombre d’opérateurs sur le marché de quatre à trois acteurs, a ravivé les tensions dans le secteur et pesé dans les résultats du groupe.

Au premier semestre, l’entreprise de télécommunications affiche ainsi un chiffre d’affaires en baisse de 4,1 % sur un an, à 5,3 milliards d’euros, et essuie une perte de 84 millions d’euros alors qu’elle avait dégagé un bénéfice de 828 millions d’euros un an plus tôt. L’ebitda (équivalent du résultat brut d’exploitation) a quant à lui reculé de 7,6 %.

Seule satisfaction : le très haut débit

A ces mauvais chiffres financiers s’ajoute l’érosion continue du nombre d’abonnés du numéro deux français des télécoms. SFR, qui avait vu partir plus d’un million de fidèles en 2015, ne parvient toujours pas à endiguer la fuite de ses clients, notamment dans le mobile. Fin juin, la filiale d’Altice comptait ainsi au total 16,64 millions d’abonnés mobiles et 6,23 millions d’abonnés internet, soit respectivement 334 000 et 58 000 clients de moins par rapport à la fin mars. Seul motif de satisfaction dans les recrutements d’abonnés : le très haut débit, dont le nombre d’abonnés a progressé.

SFR mise sur la qualité et l’accessibilité de son réseau, poursuivant ses efforts de déploiement dans la 4G et le très haut débit

L’opérateur n’a pourtant pas ménagé ses efforts ces derniers mois pour achalander les clients. Sur Internet et dans ses boutiques, les offres à prix cassés sur les forfaits internet et mobiles se sont multipliées dernièrement.

Pour enrayer la chute de ses abonnés, l’opérateur mise sur la qualité et l’accessibilité de son réseau, poursuivant ses efforts de déploiement dans la 4G et le très haut débit. SFR a ainsi mis en service 1 256 nouveaux sites 4G et 4G + au cours du deuxième trimestre et couvre désormais 70 % de la population en 4G. Dans le très haut débit, l’opérateur compte aujourd’hui plus de 8,5 millions de prises éligibles dans plus de 1 200 communes.

Une nouvelle box pour la rentrée

L’opérateur, qui prépare le lancement d’une nouvelle box à la rentrée, reste malgré tout confiant sur sa capacité au prochain semestre à améliorer son chiffre d’affaires.

Pour réduire les dépenses, il n’a pas hésité à tailler dans les effectifs. La semaine dernière, il a ainsi signé avec l’UNSA et la CFDT, les syndicats majoritaires du groupe, un accord portant sur un plan de départ volontaire de 5 000 salariés, qui permettrait de réduire les effectifs du groupe à 10 000. Grâce à ce dégraissage, redouté depuis le rachat en novembre 2014 de SFR par Patrick Drahi, le patron du groupe Altice, l’opérateur espère économiser 400 millions d’euros par an à partir de 2018.

Une mesure qui avait notamment pour objectif de rassurer les investisseurs, auprès desquels M. Drahi est parvenu à lever 5,15 milliards de dollars supplémentaires en avril pour refinancer sa dette.

A la Bourse de Paris mardi 9 août, l’action SFR, du fait de résultats moins mauvais que prévus, bondissait de 9 % à 10 heures.