Fabian Cancellara lors du contre-la-montre. | PAUL HANNA / REUTERS

Il peut maintenant s’en aller. Le Suisse Fabian Cancellara, 35 ans, a récupéré au meilleur moment son trône de meilleur rouleur du monde, remportant avec une large avance le contre-la-montre des Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

Cette épreuve constituait le dernier objectif de sa carrière, qui s’arrêtera à l’automne. Fabian Cancellara était déjà champion olympique du contre-la-montre à Pékin, en 2008, et avait laissé sa place à Bradley Wiggins quatre ans plus tard.

Dans le quartier de Pontal, à l’ouest de Rio, il a devancé de 47 secondes le Néerlandais Tom Dumoulin et d’une minute et deux secondes le Britannique Christopher Froome. Ces deux hommes étaient favoris sur un parcours difficile mais Fabian Cancellara a fait parler sa puissance sur les parties plates du parcours, parcourant les 54,5 kilomètres en 1 heure, 12 minutes et 15 secondes, à 45,25 kilomètres/heure.

Christopher Froome, comme dans la course en ligne, a peut-être payé les efforts investis dans la conquête d’un troisième Tour de France, il y a maintenant plus de deux semaines. Quant à Tom Dumoulin, il souffrait d’une blessure au poignet gauche suite à une chute en fin de Tour.

Il n’y a qu’au deuxième temps intermédiaire que l’Australien Rohan Dennis a fait planer le doute sur la victoire de Froome, mais le rouleur de la BMC a faibli par la suite, handicapé de plus par un changement de vélo qui lui coûte sans doute la médaille de bronze - il finit cinquième à huit secondes de Froome, juste derrière l’Espagnol Jonathan Castroviejo.

Les Français Alexis Vuillermoz et Julian Alaphilippe, qui étaient alignés pour respecter les quotas de l’équipe de France mais sans objectif, ont fini respectivement 29e et 32e.

La retraite en Lombardie ?

En franchissant la ligne, Cancellara n’a pas émis le moindre sourire. Il s’est assis sur le fauteuil de leader provisoire, n’a pas pris le temps de siroter sa noix de coco et a regardé arriver Dumoulin et Froome avant de laisser éclater sa joie, dans les bras du manager de son équipe Trek-Segafredo, l’Italien Luca Guercilena.

Cancellara s’était fixé trois objectifs pour sa dernière année professionnelle : une victoire dans une classique, une performance sur le Tour de France qui passait dans sa ville de Berne, et le titre olympique. Il n’aura rempli que ce dernier, manquant de chance sur les classiques flandriennes (deuxième du Tour des Flandres, chute sur Paris-Roubaix) et de jambes lors de l’arrivée du Tour à Berne.

La conquête du titre olympique semblait illusoire. Depuis plusieurs années, Cancellara avait laissé à l’Allemand Tony Martin (seulement 12e) son titre de meilleur rouleur du monde, que le Néerlandais Tom Dumoulin convoite désormais. Mais il avait donné des signes d’une bonne forme lors de la course en ligne, où on l’avait brièvement vu au service de son équipe dans le dernier tour de circuit, alors que le peloton était déjà très amaigri.

La suite de son calendrier est inconnue. Tout juste sait-on qu’il ne courra pas les championnats du monde au Qatar. « Après les Jeux olympiques, on établira son calendrier. Il est possible qu’il s’arrête au Tour de Lombardie (le 1er octobre) », avait dit sur le Tour de France Luca Guercilena. A moins que Fabian Cancellara préfère s’arrêter sur un titre olympique.