Fethullah Gülen, considéré comme un terroriste par le pouvoir turc, vit en Pennsylvanie, à l’Est des Etats-Unis. | SELAHATTIN SEVI / AFP

« Si Gülen n’est pas extradé, les Etats-Unis sacrifieront les relations à cause de ce terroriste », a prévenu mardi 9 août Bekir Bozdag, le ministre turc de la Justice, faisant allusion à Fethullah Gülen, exilé sur le continent nord-américain et considéré comme l’homme derrière le coup d’Etat manqué du 15 juillet.

Répondant à l’agence de presse progouvernementale Anadolu, le ministre a expliqué que le refus des Etats-Unis de remettre le prédicateur musulman à la Turquie provoquait une montée de l’antiaméricanisme dans le pays. « Il appartient à la partie américaine d’empêcher que ce sentiment ne se transforme en haine », a-t-il déclaré.

Gülen n’est plus une « marionnette »

Bekir Bozdag a cependant assuré que « les autorités américaines étudient avec sérieux notre demande d’extradition ». Mais il a ajouté que « désormais Gülen a perdu son caractère de marionnette, il n’est plus utilisable par les Etats-Unis, ni par un autre pays ».

Les relations entre les deux nations sont difficiles depuis la tentative de putsch qui a fait 273 morts et 2 000 blessés. Des dirigeants turcs ont publiquement accusé les Etats-Unis d’avoir soutenu les putschistes tandis que le président Recep Tayyip Erdogan reproche à Washington de « nourrir » et « protéger » M. Gülen.

Elizabeth Trudeau, la porte-parole du département d’Etat américain, a dénoncé une « sorte de théorie du complot, une rhétorique incendiaire absolument inutile ».