Le feu s’approche des maisons à Curral dos Romeiros, dans la banlieue de Funchal,  mardi 9 août 2016. | Helder Santos / AP

Trois morts, deux blessés dans un état grave, plus de 170 blessés légers, un millier de personnes évacuées et près de 150 habitations détruites : les flammes ont ravagé entre lundi 8 et mercredi 10 août la capitale de l’île de Madère, Funchal. Jeudi matin, l’incendie dans cet archipel portugais très touristique situé à 500 kilomètres des côtes marocaines était « sous contrôle », selon les autorités locales. Mais la population demeure méfiante, après avoir connu une accalmie similaire mardi, et alors que le temps de réaction des autorités locales pour demander de l’aide à Lisbonne est critiqué.

Les températures record – les plus élevées depuis 1976 –, un taux d’humidité réduit de 10 % et des rafales de vent pouvant atteindre les 100 km/h expliqueraient la propagation rapide des flammes, dont l’origine serait une petite colonne de fumée dans le hameau de Sao Roque, dans le nord de la ville, où vivent plus de 100 000 habitants. Un homme de 23 ans, soupçonné d’avoir provoqué le feu de manière intentionnelle, a été placé en garde à vue.

Selon des sources ministérielles citées par le quotidien portugais Publico, ce n’est que lorsque le vent a changé de direction, mardi, que les autorités locales ont demandé l’aide de Lisbonne, qui a alors envoyé plus de 120 pompiers en renfort et dépêché une trentaine d’autres depuis l’archipel des Açores.

Mais le vent a compliqué leur travail et rendu impossible l’utilisation de moyens aériens. Le feu s’est alors étendu vers les vieux quartiers de la capitale, provoquant la panique dans la population et parmi les touristes, qui se comptent par milliers à cette époque de l’année. Un hôtel de luxe a été détruit par les flammes. Deux autres ont dû être évacués.

L’hôtel Choupana Hills ravagé par le feu à Funchal, mercredi 10 août 2016. | Helder Santos / AP

40 000 hectares brûlés

Au-delà du désastre naturel, les craintes portent sur ses répercussions sur le tourisme, principale activité de cette île volcanique surnommée « la perle de l’Atlantique ».

Le célèbre footballeur du Real Madrid Cristiano Ronaldo, originaire de Madère, a réagi sur les réseaux sociaux en envoyant un message de soutien aux pompiers. Selon la presse portugaise, il aurait appelé le président régional pour offrir son aide.

Une aide de plus en plus nécessaire. L’ampleur de l’incendie à Madère, mais aussi sur la péninsule, a contraint le Portugal à demander celle de l’Espagne, qui a envoyé mardi deux appareils, puis celle de l’Union européenne en activant le « mécanisme européen de protection civile », ce qui a permis l’envoi d’un avion Canadair italien.

Lisbonne pourrait aussi obtenir du Maroc l’envoi de deux appareils. Douze feux de grandes dimensions sont en effet actuellement actifs dans le pays, selon les autorités nationales de protection civile, et 40 000 hectares ont brûlé depuis le début du mois d’août, cinq fois plus que durant tout le mois de juillet. Aux alentours de Porto ou de Lisbonne, mais aussi dans l’Algarve (sud), où un pyromane présumé a aussi été arrêté, les flammes ravagent les forêts et mobilisent 3 300 pompiers.

Violents incendies au Portugal
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